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samedi 27 septembre 2008

I’m From Barcelona - Festival Ososphère La Laiterie, Strasbourg (26/09/2008)


Le festival Osophère de Strasbourg proposait pour cette première soirée de l’édition 2008 deux concerts antipasti dans deux salles différentes. Le premier concernait la nouvelle star musicale française : le génie du rien du tout, le Raëlde la scène indé : le dénommé Sébastien Tellier. Le second antipasti proposait de retrouver les franco finois de The Do suivis des suédois de I’m From Barcelona.
La légèreté et l’art de l’être
Comme je ne veux pas être désagréable je ne m’apesantirai pas sur le cas The Do. Le groupe m’ayant déjà fait forte impression dans le bidonnage à la Route du Rock l’été 2008 ce n’est qu’à demi déçue qu’il fallait constater hier soir à quel point ce que propose the do sur scène est léger. Mais attention la légèreté cela peut avoir du bon, dans le côté festif comme le reste de la soirée aura su nous le démontrer. Mais là point de légèreté de la sorte, The Do c’est du léger à la manière « jemenfoutiste ». On sent là le groupe qui pense avoir déjà tout d’un grand parce qu’il a su faire un morceau ayant vite été repéré et matraqué en pub ou en radio, parce qu’il a su se trouver des premières parties alléchantes et faire quelques festivals importants de l’été. Les morceaux se succèdent mais il manque l’essentiel : l’envie sincère de nous faire partager des émotions. On se motive pour prendre tout le plaisir qu’on peut... comme on peut et on s’ennuie ! L’unique signe de satisfaction qui subsiste est de se dire que plus on avance dans la soirée moins de temps ce set (inter)minable va durer.
I’m gonna sing this song with all of my friends...
Alors qu’on est là dans l’entre deux, le moral assez bas d’ailleurs, totalement démotivée par ce concert de the do, qu’on se demande si on va rester, on voit alors s’affairer sur scène quelques pauvres techniciens de la laiterie. C’est que préparer l’arrivée des suédois de I’m From Barcelona n’est pas une mince affaire, ceux-ci évoluant à 15 personnes c’est qu’il y en a des micros à tester, des guitares, des basses, des saxophones, flûtes et autres claviers à vérifier. Sur le côté de la scène on remarque un canon à confettis, un énorme sac en toile grand comme une toile de parachute semblant contenir des choses légères et volantes ... Point final de la préparation d’avant-concert un technicien passe déposer au pied de chaque micro un paquet de confettis rouges.. Le groupe investit la scène et déjà on hallucine quand on ne les jamais vu en vrai. Il y en a pour tous les goûts : entre une sorte de gothique tout droit sorti d’un épisode de la familleAdams, des femmes au look indéfinissables, lunettes à hublots et robe moulant des bourrelets décomplexés. Des hommes barbus, d’autres sosies de Georges Michael période Wham, des « monsieur tout le monde » ... nos yeux ne savent plus où regarder tant on se croirait au milieu de personnages de Delicatessen. Nos 15 gentils organisateurs d’une soirée plus que festive prennent donc place le sourire aux lèvres, cela nous change de certains écossais fans de zidane qui nous engueuleraient presque d’être présents à leurs concerts ! Le leader des I’m From Barcelona nous explique qu’ils débutent là l’un des premiers concerts de leur nouvelle tournée et qu’ils joueront donc un grand nombre de morceaux inédits du futur album Who killed Harry Houdini ?. Que ce soit avec “Andy”, “Music Killed me”, ou plus tard “Ophelia” , “mingus” et quelques autres, les nouveaux titres sont vraiment efficaces et sied à merveille à cette festivité nordique si chaleureuse. On ne comprend pas forcément quel est le rôle de chacun sur la scène même si contrairement à un groupe comme Architecture In Helsinki chaque membre ne joue pas aux chaises musicales durant toute la soirée et garde sa place durant tout le concert. « Garde sa place » enfin garde son poste car question place cela déménage et dès le premier titre.
Les membres de I’m From Barcelona n’ont pas leur pareil pour mettre tout le monde à l‘aise, ils avancent près du public tout sourire, nous invitent à gesticuler, à chanter avec eux... Le canon nous bombarde sans cesse de gros confettis rouges, ils nous envoient des ballons baudruches et la laiterie se retrouve alors noyée entre confettis rouges et ballons volants dans les airs. Au bout de quelques instants de concert nous n’avons déjà plus vraiment l’impression d’assister à un concert d’indie rock mais de participer à une fête énorme entouré de tous plein de copains. Les idées déprimantes se sont envolées, sans doute capturer, par les gros ballons rouges qui virevoltent sur nos têtes. On saute dans tous les sens, on pogote gaiement au son des tubes plus anciens comme “we’re from barcelona” Le groupe entame hélas, déjà le dernier titre de la soirée “barcelona loves you” et un peu comme les Teletubbies Lalaet tinky Winky qui adorent faire de gros câlins à tous les bébés de la planète, les suédois ne nous quitteront pas sans nous avoir dit à quel point ils nous aiment et c’est sur des « we’re all in love with you » répétés à l’infini que s’achève une soirée des plus réjouissantes. Les morceaux de I’m From Barcelona ne resteront pas dans les annales du rock indé des années 2000, ils ne révolutionneront pas les courants musicaux existants mais les prestations scéniques du groupe resteront sans doute rarement égalées. Rares sont les groupes avec une telle énergie et surtout une réelle capacité à faire passer toutes ces émotions positives que sont la joie et la bonne humeur.