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lundi 10 novembre 2008

Thee Silver Mt Zion Memorial Orchestra & Tra-la-la Band - La laiterie, Strasbourg (08/11/2008)




“Hellooo we are Thee Silver Mt. Zion & Tra la la Band
The name of this first song is 13 blues for thirteen moon". Nous y voilà donc à ce second concert, me concernant, d’une tournée débutée au printemps dernier. Les premiers concerts du groupe reprenant surtout les morceaux du 13 blues for thirteen moons avaient été bluffantes, tant par l’intensité des prestations que par l’efficacité des interprétations live de ces morceaux.

Dans une salle contenant à peine 250 places, archi comble, sans première partie, nous avions là des conditions idéales pour apprécier au mieux les concerts toujours inoubliables des canadiens. Devant nous, à peine à quelques mètres,Efrim et les tra la la Band entament la soirée de façon intense par l’impressionnant “13 blues for thirteen moons” qui nous transportera pendant près de 25 minutes ; On navigue entre montées douces en puissance, retombées, transitions nettement plus calme au son des cordes pincées de Thierry Amar, chants portés par Efrim se tenant à près de deux mètres du micro et hurlant ses « thirteen moons » avec une clarté et une qualité de son impeccable. Après une quinzaine de minutes d’alternance entre accélérations et temporisations la fin tient carrément d’une montée orgasmique avec une explosion intense sur les dernières minutes du morceau.

Quand on débute de telle manière, le public est forcément en transe et on n’attend qu’une chose repartir pour les 20 minutes suivantes. Après quelques commentaires ironiques de Efrim, le groupe enchaîne sur le non moins puissant et romantique “1,000,000 Died To Make This Sound”. Débutant avec les chants délicieux des violonistes du tra la la band auxquels se mêlent petit à petit celui de Efrim, on part de nouveau, là encore on s’envole. Nous ne sommes plus là en train de regarder un groupe jouer sur scène, on n’est plus là à assister à la prestation live d’un groupe, nous voilà comme envoûtés par un gourou aux cheveux frisés et aux bras tatoués. Tout comme ce fut le cas dans le titre précédent, le morceau monte délicatement jusqu’à devenir très violent même si cela se fait de manière sans doute moins subtile qu’avec “13 blues for thirteen moons”.
Save the ladybird

Viennent ensuite des morceaux un peu plus rock, tout autant efficaces mais peut être moins exceptionnels. Ce fut l’occasion de voir Efrim effectuer une chose étrange : alors qu’il chante à environ un mètre de moi, celui-ci se saisit d’un médiator et passe son morceau à grattouiller le bout du micro avec. Je me dis « tiens tiens qu’est ce dont encore que ce micro de haute technologie sur lequel le seul grattage du médiator semble avoir des effets terribles ? ». Vue la concentration d’Efrim à faire cela pendant une bonne dizaine de minutes on se dit qu’il s’agit sans doute là d’une technique demandant des capacités de concentration exceptionnelles. Le morceau s’achève Efrim s’avance vers nous, tendant le médiator sur lequel se trouve... une adorable petite coccinelle ! Il nous explique que cette coccinelle était là sur son micro pendant qu’il chantait et qu’il s’inquiétait tant que le bruit ne lui fasse peur qu’il avait voulu la saisir pour l’enlever de là. Il tend alors le petit insecte à un homme devant moi et lui demande de ramener la petite chose à l’extérieur de la salle en ajoutant avec le grand sourire radieux de celui qui a sauvé une vie innocente « Ohhh it is true, we are Hippies ! ».

Et là on mesure à quel point Efrim et son groupe vivent dans leur monde, un monde étrange fait de sons, de musique rock et classique, de chants plaintifs , intenses et presque animaux. Le groupe quitte la scène après une magnifique interprétation de “metal bird”. On sait qu’ils vont revenir car tout le monde attend pour finir la soirée tout en apesanteur l’un de leurs morceaux fétiches en live : “Microphones on the trees”.

Ils reviennent, aux premières notes de violon ce sont des visages radieux qui sont là tout autour de moi. On sait que le concert s’achèvera là-dessus alors on savoure chaque note, chaque petits cris de Efrim, les « microphones in the trees » enregistrés sur le mégaphone qui repassent en boucle s’ajoutant aux chants des tra la la band.

Cela faisait plaisir d’assister à cette nouvelle prestation du groupe avec un public terriblement chaleureux. Nous étions bien moins nombreux que lors de leur prestation parisienne de la maroquinerie et pourtant l’enthousiasme semblait dix fois plus intense.

On m’avait dit « Même si tu n’aimes pas trop sur disque, si tu trouves les morceaux un peu trop mous... Thee Silver Mt. Zion en concert c’est merveilleux et absolument inoubliable ». Il y a quelques groupes comme cela, dont on sait qu’on ne ratera jamais une de leurs prestations, qu’on tentera même de les voir plusieurs fois sur scène pour une même tournée car on vit là , en effet, des moments parfaitement inoubliables.