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samedi 7 novembre 2009

Arctic Monkeys - Zenith, Paris (06/11/09)


Et de deux

Seconde soirée parisienne, dans un Zénith déjà plein à craquer, pour les tant espérés Arctic Monkeys. Au lendemain d’une première prestation déjà fort réjouissante, les Eagles of Death Metal ouvrent de nouveau le bal. Les quatre rockeurs déjantés proposent inlassablement leur heavy rock classique et énergique. Menés de bras tatoués de maître par un Jesse Hughes toujours en grande forme et revigorés après un after show la nuit précédente dans un bar de la capitale, Les Eagles Of Death Metal se régalent, sont taquins et coquins. Le jeune public en prend plein les oreilles dans une ambiance brute et presque caricaturale de groupe de rockeurs ricains. Du bon rock, de l’alcool, de la sueur, des tatouages, une prestation très mâle et sexy, voilà qui tranche bien avec le public juvénile et sage des Arctic Monkeys et avec un Alex Turner à l’actuel look d’adolescent romantique. Et pourtant il y a bien une logique à tout cela, un élément coordinateur : Josh Homme. Membre fondateur et accessoirement batteur des Eagles Of Death Metal. Il se trouve être le producteur du dernier album des jeunes Monkeys : Humbug. Les Eagles semblent alors se poser là comme les garants du vrai rock and roll et porter une bienveillance quasi paternelle sur ces jeunots qui vont leur succéder sur scène. Passage de flambeau aux Arctic Monkeys : représentants les plus fameux de la génération pop rock montante et déjà bien en place.

Vis ma vie de fan d’Arctic Monkeys

Une fois les Eagles sortis de scène, un curieux concours de circonstances m’amène à intégrer la fosse non loin de la scène. Fascinante expérience ethnico-sociologique pour une ancienne combattante que d’approcher le noyau dur des fans d’Arctic Monkeys. Quelques constats de prime abord : le fan garçon d’Arctic Monkeys semble mêler intimement son initiation Indie Pop Rock à quelques expérience capillaires parfois fort douteuses. Quelques coups d’œil environnants et l’on comprend immédiatement qu’il existe bel et bien une clientèle masculine pour tous ces gels coiffants et modelants vantés par quelques pubs grotesques. Devant moi un jeune homme me lance un regard, que je devine puisque caché derrière une frange ultra longue dont la tenue oblique raidie par un kilo de gel est du plus grand effet. Un autre, blond pour la peine, n’a semble-t-il jamais joué à Sonic sur console sinon il n’aurait jamais osé imiter la coiffure hérisson du personnage Megadrive. Dans l’ensemble de la foule masculine, les cheveux sont mi-longs savamment ébouriffés mais surtout maintenus de manière à ce que rien ne bouge même quand tout le reste du corps se secoue violemment. Le fan d’Arctic Monkeys est donc jeune, sage et bien coiffé. Beaucoup de jeunes filles composent les premiers rangs ; la bonne surprise réside dans leur pseudo self contrôle : l’excitation est grande mais point de comportements d’idolâtrie hystérique. On déplorera juste un "Ahhhh Ohhhh !! Mais ce sont les pieds des Arctic Monkeys !!!!!!" Lorsque le rideau rouge du Zenith laissera apparaître quelques chaussures appartenant vraisemblablement à quelques roadies sur scène. Le public est fort jeune et les textos écrits sous mes yeux ("Papa viens plutôt me chercher à 22h50") sont attendrissants. Sur ma gauche trois adolescents se préparent à vivre l’expérience de leur vie et élaborent déjà quelques techniques de guerre : "Bon alors dès que la lumière s’éteint on fonce devant la scène !", "Ah ouais ouais !!" répondent les deux autres qui trépignent d’impatience. Avec leurs trois poils au menton ils ne risquent pas de provoquer un mouvement de foule lors de leur progression nerveuse vers l’avant. D’ailleurs les pauvres bougres réussirent au final à gagner trois places ridicules lors des sautillements joyeux du public sur un “Brianstorm” épatant. Il reste encore beaucoup à apprendre aux jeunots quant à La progression hargneuse dans une fosse de concert. Le jeu de coudes dans les omoplates, le marchage sur pieds ne s’acquiert pas en un concert. Qui plus est un concert à l’ambiance gentille et fraiche. 

Fontaine de jouvence, jardin des délices

Quand les Arctic Monkeys entrent en scène, on croit presque à une erreur de casting. Qu’ils font jeunes en vrai les Monkeys, surtout Alex Turner et ses cheveux longs qui lui donnent l’apparence d’un ange du rock : mignon, fragile... Alors oui ils sont jeunes et pourtant ils font preuve d’une belle maturité dans leur prestation et leur interprétation. Le public est enthousiaste, les morceaux sont connus, archiconnus et défilent sans temps mort. Toute la foule sautille dans tous les sens, même à un mètre de la scène la jeune génération remue allègrement et gentiment. Les morceaux sont vraiment bons et l’ambiance fort sympathique. Techniquement les membres des Arctic assurent une prestation plus qu’honnête, que ce soit au chant ou à la batterie on est parfois bluffé par une telle maîtrise. Point d’orgue du set : un final au milieu de milliers de confettis blancs et ors propulsés dans le public.


Après plusieurs années d’attente et une curiosité grandissante de voir enfin les Arctic Monkeys sur scène, la soirée fut des plus enrichissantes. Cette expérience personnelle, pour l’instant unique et fort encourageante, pousse à vouloir rapidement renouveler l’aventure live avec ces jeunes hommes. Ce ne sont pas les occasions qui devraient manquer. Pensez donc : ils ont tout juste 23 ans, déjà trois albums, des tournées qui ne désemplissent pas... Tout est réuni pour souhaiter au groupe de durer et d’embrasser une carrière rock des plus époustouflantes. Ces garçons marqueront durablement l’histoire musicale si ce n’est déjà fait.

dimanche 18 octobre 2009

Castanets - Stimultania, Strasbourg (04/10/2009)


La chance que nous avons, nous autres provinciaux, est de pouvoir profiter de certains artistes dans des conditions plus que particulières. Quand des associations audacieuses se bougent pour proposer des plateaux de qualité sans forcément tabler sur une affluence record et que le tout est proposé dans des endroits quasi-intimistes, on se dit que nous sommes vraiment chanceux d’échapper à quelques sordides caves parisiennes où les bavardages intempestifs se font généralement plus présents que la prestation de l’artiste pour lequel on s’est déplacé. Ce premier dimanche d’octobre l’association Komakino proposait au sein de la galerie Stimultania une soirée post folk un peu sombre avec Castanets et en première partie son compère Trevor Montgomery venu présenter son projet solo Lazarus. Lazarus n’est pas du genre rigolo. Le cheveu long, le bras tatoué, chaussé de mocassins de rockeur, l’américain propose des morceaux blues rock tendus. Prestation solitaire sympathique mais moyennement convaincante si ce n’est sur le dernier titre qui sera nettement plus emporté que les morceaux précédents. 

Raymond Raposa dit Castanets prend alors place accompagné de ses quatre musiciens pour nous proposer 40 minutes d’une prestation qui sera impeccable du début à la fin. Anti-Devendra Banhart (pour le glamour on repassera : la barbe courte, les cheveux gras, tongs aux pieds, emmitouflé dans un anorak informe) seule sa musique compte. Nous profitons d’une succession de morceaux doux où le chant particulier de Ray Raposa prend toute son ampleur. La magie opère d’autant mieux que le cadre se prête à merveille pour communier à l’écoute des fables et petites histoires musicales que Castanets nous narre. Fin de set tout en puissance, qui achève un bien beau moment en compagnie d’un bonhomme à l’esthétique musicale envoûtante.

vendredi 9 octobre 2009

Vandaveer - La Laiterie, Strasbourg (08/10/09)


The cute man, the guitar and The pink Lady
La petite salle de La Laiterie est déjà bien remplie, dans l’attente du concert de Jeremy Jay, quand Vandaveer entre en scène. Configuration minimale : le charmant, très charmant, excessivement charmant Mark à la guitare et sa sœur Rose qui, elle, prend place sur un tabouret. Leur simple arrivée sur scène crée déjà une belle ambiance. Lui, barbe naissante, son verre de vin à la main, guitare de l’autre s’avance vers nous radieux, magnifique sourire aux lèvres (voilà qui change de toutes ces pseudos stars qui déboulent en faisant la tronche.). Rose est, quant à elle, merveilleuse ! Chevelure rose bonbon, chaussures compensées à talons aiguilles compensés aussi, bas résilles en laine bleus, robe façon petite maison dans la prairie, décolleté généreux, verre et bouteille de vin rouge en main : le set peut débuter dans une ambiance des plus chaleureuses.
Ashes to ashes, dust to dust...
Niveau chant le duo est magique et met la barre très haut dès le deuxième morceau : leur superbe “Fisful Of Swoon”. Leur voix se fondent, se mêlent créant un enchantement quasi immédiat. Beauté de l’instant, style épuré, les mélodies qui portent l’ensemble sont tout aussi féériques. Mark Charles Heidinger, personnage déjà fort attirant, nous envoûte tout autant par sa présence vocale. Il y a de quoi énerver tout le monde surtout que l’homme est affable et de compagnie tout autant agréable. Il plaisante aisément, a oublié les paroles d’un morceau, nous raconte qu’il est fatigué, couvert de maquillage suite à une journée de tournage d’une vidéo au sud de Strasbourg, qu’il ne jouera pas le morceau en question tant ils l’ont joué et rejoué dix mille fois dans la journée, qu’en une semaine ils en sont à leur seconde vidéo tournée... aaah la vie d’artistes américains perdus dans les belles provinces françaises n’est pas de tout repos !
L’accueil du public est tout aussi chaleureux que le sont Mark et sa sœur. La complicité se retrouve non seulement sur la scène mais traverse aussi la salle de part en part. Au détour d’un morceau, il est question d’oppression, petit aparté concernant les années Bush, s’en suivra un petit moment promotionnel. Décidément cet homme sait tout faire et pour le coup de façon excellente. Que l’on soit amateur de chansons folks, de blues rock ou pas, le moment partagé avec Vandaveer ne peut être que fameux tant la générosité et le talent de ce couple fraternel et francophile transparaissent durant leur prestation.

mardi 18 août 2009

Festival La Route du Rock 2009

Route du Rock 2009 (collection été#19) - Saint-Malo - 14,15 et 16 août 2009

Seconde fois que je me rends à la Route du Rock, après un coup de cœur incroyable l’an passé pour ces lieux, ce site formidable et le caractère presque intimiste d’un festival à la programmation souvent pointue.
Public de connaisseurs, quelques « VIP »... heu beaucoup trop de « VIP », journalistes, photographes cette année : obligation de diffuser de faire parler, de faire venir du monde, le festival tentant de renflouer un déficit bien difficile à combler. Nos confrères de la Blogothèque-Arte Live ayant investi cette édition pour y tourner leurs célèbres et désormais cultes CAE, nous nous contenterons cette année de proposer sur le cargo des séries de photos et de rendre compte du festival à notre manière. A la lecture des différents comptes-rendus diffusés chez quelques confrères, on en oublierait presque que le festival de la route du rock ne se résume pas à quelques concerts emblématiques et une présence régulière au bar VIP. De toute manière, entre nous, pour ce qui s’y passe au bar VIP... hum, autant nous intéresser au reste.

19ème édition d’une route du rock terriblement ensoleillée cette année. Pas une goutte de pluie, on le regretterait presque, cela ne fait pas partie du décor habituel, mais où sont les bottes, les cirés, les cheveux mouillés, les gouttes qui perlent sur des visages grelottants ? ... et puis non on s’en accommode fort bien. Tee-shirts, débardeurs, visages rougis par le soleil voilà qui promet un festival léger et sympathique. La route du rock c’est un peu la colo des grands amateurs de rock indépendant, les mêmes têtes s’y retrouvent, on reprend ses petites habitudes plage, camping, apéros, concerts et même si la programmation n’est pas toujours des plus affolantes on vient toujours à Saint-Malo avec une grande impatience.

LES INCONTOURNABLES

Une nouvelle fois le festival propose une multitude d’occupations entre la scène jeunes talents, les concerts et les conférences du Palais du grand large, les écoutes Dj SET sur la plage avec cette année la douce Ethel qui a régalé nos farnientes ensoleillées par quelques sets savoureux. A noter aussi l’excellente idée d’avoir fait appel à deux de nos meilleurs labels : les bordelais de Talitre et le collectif effervescence pour reposer nos corps et nos oreilles en attendant les concerts de la plage. Timing oblige, le seul concert de la plage auquel j’ai pu assister fut celui des The Delano Orchestra. Belle entrée en matière dans le festival tout en douceur avec des morceaux intensément planants.
Pendant ces temps de plage, au Palais du grand large quelques autres artistes se produisent. Et comme tous les ans on ne sait où aller (choix cornélien entre « je bronze en musique » ou « je m’éduque avec Christophe Brault et sa conférence sur le bruit & la mélodie » ?) Honteusement cette année la conférence aura fait place à la quiétude musicale de la plage Bon-secours en charmantes compagnies. La particularité de la route du rock tient aussi dans l’excentration de ses différents lieux de festivités. Le gros du festival se passant au fort Saint-Père, l’un des périples inévitables est de parvenir à faire le trajet ville-fort sans trop de délais.
Comme l’an passé l’expérience navettes tient lieu d’expédition quasi héroïque. Déjà rien n’est indiqué nulle part concernant les lieux d’arrêt des navettes que ce soit à la gare ou devant le palais. Seuls quelques élus, dont je fais partie, connaissent le bon endroit stratégique, celui où ladite navette viendra stopper net à nos pieds. On se gausse sadiquement en observant quelques pauvres bougres bracelets ou tente quetchua à la main qui poireautent au mauvais endroit. En même temps vu le peu de places disponibles à chaque fois qu’une navette arrive, c’est une chance que des festivaliers moins perspicaces s’égarent. Ce n’est qu’une fois à bord du car qu’on leur criera : "ah ben mince vous attendiez pour la navette de la route du rock ? Non ?!?? Ne Vous en faites pas la prochaine arrive théoriquement dans une demi heure soit dans notre espace spatio-temporel une bonne grosse heure et demi !". Patience, patience... tel est le leitmotiv du festivalier non véhiculé.


DIS MOI CE QUE TU PORTES JE TE DIRAI PAR OÙ ENTRER

Arrivés sur le site, nous remarquons d’emblée que les sponsors ont encore bien investi le fort et pas forcément de manière très discrète. Évoquons vite fait cette file complètement ridicule à l’entrée du site réservée aux seuls possesseurs de chaussures Converse. File leur évitant une attente trop longue au milieu des autres festivaliers, pauvres minables, possesseurs de chaussures « autres ». Quand on se décarcasse des années entières dans les écoles à inculquer quelques valeurs concernant la marque et ses dérives nauséabondes, l’enseignante que l’on est, a vraiment du mal à comprendre comment des publicitaires peuvent avoir des idées aussi saugrenues. D’accord, le festival a besoin de sous et tant pis si on ne voit que le bus Converse au fond du site, on se calme en se disant que la marque, comme d’autres présentes sur place, a apporté là un soutien financier dont la route du rock avait besoin. Et puis l’honneur indé. est sauf : le stand des labels indépendants est toujours présent, on y retrouve entre autresClément et Adeline d’Another Records. Le festival au fort Saint-Père est bien en place, prêt à démarrer.


PROGRAMMATION ÉTONNANTE


Avant même le début du festival, la programmation 2009 fait jaser. La Route du Rock est réputée pour réunir des artistes connus, moins connus de la scène rock indépendante mais toujours de grands talents. Festivals de connaisseurs diront certains pour ne pas employer le gros mot d’élitistes. La programmation prévue cette année était quelque peu surprenante. Avec sur le papier une énorme journée du vendredi, un samedi très kills et un dimanche nettement moins attractif malgré les présences de Grizzly Bear et Dominique A. Il semblait que cette dernière journée manquait de tête d’affiche. Surprenant ? Peut-être pas tant que cela quand on connait les difficultés financières dans lesquels se trouve le festival depuis l’épisode Smashing Pumpkins. Dernière galère en date l’annulation de dernière minute de The Horrors avec un mépris pour le moins déplorable vis a vis de leur public et des organisateurs du festival.

GOUFFRE GÉNÉRATIONNEL

Le concert tant attendu du premier jour voire le concert de la route du rock 2009 était bien entendu celui des My Bloody Valentine. C’est à cette occasion que s’est créée une première scission au sein des festivaliers. Entre les quasi quadra et les autres : les juvéniles, les « à qui il faut encore tout apprendre ». MBV arrivent sur scène, têtes penchées, regards méchés et les accords explosent. Bon sang on est reparti en 1992 quand sur les bancs la fac on fantasmait sur un beau brun coiffé comme Kevin Shields, qu’on écoutait à la longueur de journées Ride et loveless des My Bloody. C’était le temps où l’on s’imaginait encore que nos amours seraient éternels. Mais là nous sommes en 2009, Bilinda Butcher et Kevin Shields sont face à nous sur la scène bretonne et étonnamment dans ce Fort Saint Père “Only Shallow” et “I only said” n’ont plus de paroles. Les mélodies sont bruyantes mais audibles, on fredonne alors dans nos têtes ce que l’on n’entend guère et on retrouve les atmosphères planantes des 90’s. Or nous sommes en 2009 et le groupe a d’autres préoccupations que le planant. C’est du bruit qu’il faut désormais faire. Tout n’est plus si doux, on navigue entre l’intense et l’insupportable qui sera atteint lors de “You Made Me Realize” et de ses presque 15 minutes d’un torrent de guitares saturées interminable. Prestation pas assez forte au goût des membres du groupe comme si d’année en année le poids du temps devait se ressentir dans l’intensité de leur prestation au risque de s’auto-caricaturer. Sublime diront les anciens, archi nuls et décevants pour la plupart du public présent.


AUTOUR DE MY BLOODY


Les new yorkais de Crystal Stilts avaient débuté la soirée. Sorte de rock noisy pop agréable. On apprécie rapidement le premier titre. Puis en vient un second qui étonnamment rappelle le premier, le troisième fait énormément penser au second d’ailleurs et le quatrième a ce je-ne-sais-quoi déjà entendu précédemment. C’est pas mal mais c’est toujours pareil, alors on se lasse. J’attendais beaucoup de la prestation de DeerhunterBradford Cox étant de ces artistes que l’on range dans la catégorie des génies déjantés. Et donc forcément avec lesquels on peut s’attendre au pire ou au meilleur. Ce ne fut pas terrible il faut bien l’avouer et ce n’est pas le joli minois du guitariste Lockett Pundt qui aidera à faire passer cette pilule amère : première déception.
Ceux qui n’ont pas déçus par contre ce furent les vétérans de Tortoise. On s’attendait à une prestation ennuyeuse, ce fut encore mieux que ça : complètement insupportable. Alors évidemment quand on aime moyennement le jazz-rock on ne peut pas être touchés par ces plages interminables qui semblent dater d’un temps où la musique se conjuguait avec lenteur et mollesse. Le groupe semble fatigué et nous on fatigue avec.
En fin de soirée, les rares festivaliers qui ne furent pas complètement achevés par le set de my bloody valentine eurent raison de rester pour apprécier le concert d’A Place to Bury Strangers. Avec un son qui paraissait parfait tant nos oreilles avaient été dévastées par le mur de son MBV, avec des morceaux efficaces et une prestation excellente pour un après gros concert, le groupe confirme sur scène l’excellente impression donnée par leur nouvel album.
The Horrors ayant annulé, les membres de Snowman les remplaçaient au pied levé. Seulement il était tard ou très tôt selon la façon dont on considère les choses. Et attendre une heure entre deux sets à plus de deux heures du matin, très peu y auront résisté. Ce fut très bien d’après ce que l’on m’en a dit.


JOURS DEUX : LES OBSCURS


Déjà il y a celle qu’on a quasiment ratée alors que ce n’était pas voulu. Papercuts nous intéressait moyennement et devait débuter la soirée, alors on a pris le temps d’arriver sur le site... pour y découvrir Saint Vincent au beau milieu de son set : inversion des passages de dernière minute. La frustration nous prend quand on réalise que la délicieuse brune, seule sur scène, assure énormément, proposant des morceaux intenses auxquels s’ajoute la magie de son chant. Le public est subjugué et je ne parle même pas de l’équipe de la blogothèqueChryde en tête qui se dandine comme des groupies devant leur belle. Du coup, on aura droit à Papercuts en intégralité : la faute au changement d’horaire. Ce n’est pas la nouvelle la plus réjouissante la journée, la prestation du groupe nous laissant une impression de morceaux peu terribles, interprétés moyennement. On oubliera vite. Viennent ensuite Camera Obscura qui me laisseront un souvenir quasi inexistant, c’était sans doute très bien, je ne sais plus, je n’en sais rien, la tête ailleurs à ce moment-là de la soirée, très certainement. Tous les esprits des festivaliers sont braqués sur le duo choc de la soirée : The Kills. Prestation impeccable, avec des morceaux toujours aussi efficaces, Alisson Mossart est malade parait-il, impossible de déceler la moindre faiblesse tant au niveau du chant que dans son jeu de scène. Les Kills assurent efficacement, ce n’est pas le concert de l’année pour le groupe mais le public malouin semble comblé.

POUR NOËL JE VEUX LA PANOPLIE PEACHES


Alors qu’on pensait avoir vécu le moment le plus intense de la soirée, voilà qu’entre en scène la canado berlinoise Merrill Beth Nisker plus connue sous le nom de Peaches. D’un coup, on quitte brutalement la sphère rock indé et nous nous laissons emporter dans une sorte de comédie musicale pour grands enfants avec une princesse trash vêtue d’une robe bouffante violette. Elle se jette dans la foule , se frotte sur toutes ces mains qui se collent à son corps, revient sur scène, se déshabille, est accompagnée de copines savamment dévêtues et lance à la foule de délicieux « You want me to be dirty ? You want me to be a slut ? » On oublie rapidement la qualité musicale, les morceaux, la prestation est légère, le moment est très plaisant. On s’amuse de ce show qui se veut trash bon enfant. Four Tet qui suivra aura, malgré un set bien rôdé, un peu de mal à maintenir l’attention rêveuse laissée dans nos têtes par la divine Peaches.

Y A D’LA JOIE


A la manière de la méthode coué on se prépare à terminer cette 19ème édition dans la joie et la bonne humeur voire le respect du seigneur (amen). Les artistes de ce dernier jour sont peut-être les meilleurs de cette édition 2009, les plus talentueux entre Andrew BirdBill Callahan et Dominique A. Mais on ne peut pas dire qu’ils brillent par l’allégresse qui accompagne leurs compositions. Le début de soirée est finement appréciée par les amateurs de folk . Puis le grand Dominique vient sur scène, seul. Évidemment Dominique A seul sur scène avec une guitare, ce n’est sans doute pas la formation la plus idéale pour la scène du fort saint père. Autant cela fait rêver dans une salle intimiste autant là on ne comprend pas trop. On aime bien le retrouver, Dominique, ses chansons réalistes qui racontent le vécu, ancrées dans une grande mélancolie et qui collent à nos existences depuis déjà un bon moment. Il est là seul sur cette grande scène, avec cette voix magnifique. Prestation impeccable mais trop Dominique A pour un festival comme la route du rock. Surtout pour un troisième jour où les artistes pêchus ne se bousculent pas au portillon. Belle prestation pourtant terriblement amère.
Fort heureusement, il y a le phénomène du moment pour tenter d’égayer tout cela : Grizzly Bear. Et pourtant, ce n’est pas la folie furieuse qui s’empare du public durant leur set. On apprécie sagement la prestation des auteurs du fameux Veckatimest, album ô combien apprécié par les critiques de tout poil. Honnêtement sur la fin du set le groupe se révèle, prend une toute autre dimension et laisse alors une bien belle impression. La nuit et le festival s’achèvent avec les prestations nettement plus techno dance de Simian Mobile Disco et Autokratz.

ET POUR PLUS TARD


Encore une année en baisse en terme de fréquentations : 15.000 entrées payantes contre 16.500 l’année précédente pour un festival qui cherche à tourner autour des 20 000 entrées. Il y aura une vingtième édition et il faut qu’il y ait cette vingtième édition car malgré tout la Route du Rock a cette particularité de proposer autre chose, une programmation du pas pareil. Alors, comme François Floret nous aussi on va se projeter en août 2010 avec peut-être comme le souhaiterait son organisateur Portishead ou Arcade Fire en têtes d’affiche. L’impossible n’étant pas irréalisable : on en rêve d’ores et déjà.

jeudi 30 juillet 2009

Festival Garden Nef Party 2009


Festival Garden Nef Party 3e Édition - Ferme des Valettes - 17 & 18 juillet 2009
Belle des champs
Démarrage un peu pluvieux pour cette troisième Garden Nef Party. Dans le cadre bucolique de la Ferme des Valettes, au pied d’Angoulême, les festivaliers affluent, malgré les quelques gouttes qui tombent, vers ce site convivial à taille humaine. L’endroit est fort agréable, situé en contrebas de la ville. Au milieu de champs en partie arborés, on peut admirer la ville et ses remparts. Sur place les scènes sont, elles aussi, en contrebas, permettant d’avoir toujours une vue d’ensemble depuis quasiment tous les recoins de la ferme des Valettes. Un cadre quasi intimiste pour un festival où rien ne saurait nous échapper. L’espace se veut résolument champêtre malgré les déploiements de matériels électriques et les deux scènes qui l’ont investi. Dans cette logique, le festival soigne tout autant sa programmation que son identité éco-festival. Entre gobelets et pichets consignables, toilettes sèches (à l’hygiène et l’utilisation discutables), les brigades vertes... Tout a été mis en place pour respecter au maximum ce théâtre de verdure.
Le festival débute dans des conditions météo incertaines. Après quelques mots d’accueil, Feromil prend place sur la gauche de la scène, masque à gaz sur le visage, détecteur de métaux en mains, notre homme produit un son tendu : sorte de larsen mélodique. Avant goût sauvage et rapide avant que ne débute la grosse programmation du festival.
La pluie tire-toi de notre herbe !
Sous un ciel capricieux, la jeune Izia entame la Garden Nef Party cuvée 2009. La jeune fille déborde d’énergie et présente une motivation sans bornes, flirtant entre culot et prétention. Elle sait qu’elle peut se le permettre car elle débute certes mais pas en inconnue (c’est une fille de... si certains l’ignorent encore). Izia a de la voix, Izia est une rockeuse, une vraie, une énervée. Elle n’est pas de ces poupées barbies folkeuses un peu trop sages. Elle est sympa Izia : elle plaisante, ordonne à la pluie de se tirer de notre herbe et se met rapidement le public dans la poche. Elle chante en anglais, a de la puissance vocale, secoue ses cheveux dans tous les sens. Elle a tout d’une future grande mais a encore quelques efforts à faire.Semblant parfois singer ses illustres références Janis Joplin ou Patti Smith elle surjoue trop souvent. Le chant n’est pas toujours bien assuré. Défauts de jeunesse qui seront, sans doute, bien vite corrigés.
Jeunisme
Un peu à l’image du temps, entre éclaircies et averses, les Stuck In The Sound arrivent et débutent en dents de scie la série de concertsde la Garden Stage. Avec Phoenix, qui joueront un peu plus tard aumême endroit, le public vient de prendre un sacré coup de jeune. On s’approche du devant de scène, on ressent comme une gène tant la faune environnante semble plus proche du brevet des collèges que des années fac. Avant même qu’un indélicat nous appelle Maman mieux vaut fuir le c(h)oeur des jeunes fans pour observer de loin ce qui se passesur scène. Public similaire pour ces deux groupes mais prestations bien différentes. Alors que Stuck In The Sound tâtonne gentiment, Phoenix est nettement plus à l’aise et installé. Ne serait-ce qu’au niveau de la simple occupation scénique quand Phoenix s’impose, à la limite de la prestation archi-prétentieuse, envahissant d’emblée la scène, les Stuck... semblent bien timides, coincés dans une portion de scène. Malgré des morceaux qui manquent parfois de puissance sur disque, Stuck In The Sound fédère son jeune public en live.Phoenix, quant à eux, transforment l’essai étranger ralliant à leur cause musicale un public hexagonal pour un soir angoumoisin.
Les belles surprises de Valettes Stage
Entre temps sur la petite scène de bien sympathiques découvertes se succèdent. D’abord le duo fraternel Joe Gideon & The Shark. Lui, sobre moustachu à la guitare, elle, tenue panthère à la batterie, nous racontent des histoires sur des musiques bluesy rock. Le set est excellent, la voix de Gideon est envoûtante et s’accompagne idéalement de la rythmique entêtante de The Shark.Un peu plus tard dans la soirée, cette même Valette scène accueille Sleepy Sun : six énergumènes de Santa Cruz . On les imagine à tord comme de joyeux hippies illuminés rigolos. On s’attend à une prestation gentillette tendance très folk psyché. Que nenni ! Ce qu’on nous présente est bien plus rock que folk accompagné d’un chant péchu et convaincant. Voici un groupe que beaucoup ne manqueront pas de revoir lors de leurs prochaines venues françaises.
Les attendus qui n’ont pas déçu
Pour ce premier jour du festival, beaucoup espéraient de la part des belges deGhinzu, une bien meilleure prestation que leurs regrettables premiers concerts de la tournée française dont un passage à la Laiterie de sombre mémoire. Plus à l’aise avec leurs nouveaux morceaux, dorénavant bien rodés, le groupe assure et propose un set nettement plus audacieux et travaillé. On retiendra surtout une version complètement hallucinante de "The Drugster Waves" aux variations finales électro-expérimentales.
Sur cette même Garden Scene viendront en tête d’affiche du festival les écossaisFranz Ferdinand. Menés par leur dandy chanteur Alex Kapranos, les quatre garçons dynamisent la soirée et apportent la chaleur qui, dans la nuit charentaise, fait défaut. Franz Ferdinand ne déçoivent jamais en concert et ce soir c’est bel et bien encore le cas. Que ce soit avec les nouveaux titres de leur dernier opus Tonight ou avec des morceaux nettement plus connus, le public est conquis dès les premières mesures. Alex Kaprano est taquin et adorable quand il s’exprime dans un français qu’il a apparemment bien potassé. Sympa, morceaux excellents, interprétation époustouflante, la tête d’affiche ne déçoit pas et les groupes qui suivront devront faire avec une barre placée bien haut en ce milieu de soirée.
Ainsi s’achève le premier jour
Après les écossais énervés, le rock des Blood Red Shoes nous semble du coup bien fade et peu convaincant. On écoute plus par politesse et acquis de conscience que par pur plaisir. On ne saurait dire si la prestation est véritablement mauvaise mais comparée à ce que nous ont offert les écossais quelques minutes avant, ça ne le fait décidément pas. Les fanatiques de Jon Spencer veilleront tard et traverseront courageusement une prestation interminable de Vitalic pour apprécier Boss Hog, formation parallèle de Monsieur Blues Explosion. La météo aura été clémente en cette première journée de la Garden Nef Party accompagnant un début de festival déjà bien apprécié par l’ensemble du public.
les copains d’abord
Cette seconde journée, beaucoup plus humide, propose aussi son lot de découvertes ou confirmations musicales. Après avoir pris nos marques lors du premier jour, nous avons grand plaisir à retrouver un site toujours aussi impeccable (Bravo la brigade verte) et l’ensemble des stands de nourriture fort attrayants : outre les incontournables sandwichs, crêpes, kebabs ou produits du terroir (gros succès d’un sandwich local appelé le foué), on trouve des étals de fruits et légumes de qualité qui font le bonheur de tous les frugivores du festival.
Mais revenons-en à la musique. En parallèle des amitiés qui se lient au sein des festivaliers, c’est aussi sur scène que nous avons plaisir à retrouver quelques proches connaissances. Angoulême accueille ainsi deux des siens devenus londoniens depuis quelques années : l’incroyable duo John & Jehn : espoir de la scène rock indépendante. On apprécie leur belle présence et un rock efficace sur pas mal de titres. Voici des expatriés à suivre de près.
Quelques heures plus tard, la même scène reçoit Zone Libre que je suis depuis toujours. Le groupe devenu collectif se produit dans le cadre de l’album L’angle mort. Il s’agit là de la tournée Hamé, Casey & Zone Libre. Sauf que, depuis le début de l’été, des raisons personnelles (dixit Serge Teyssot Gay) ont amené Hamé de La Rumeur à quitter la formation. C’est un ami de CaseyB Jamesdu collectif Anfalsh, qui reprend son rôle sur scène. Une nouvelle fois, le groupe porté par la verve et les élans magnifiques de Casey se transcende. Serge Teyssot Gay virevolte toujours autant dans les airs, Marc Sens semble bien mieux impliqué et intégré au reste du groupe que lors de la prestation strasbourgeoise. Cyril Bilbeaud assène une rythmique toujours aussi impeccable à l’image de sa classe vestimentaire. B James reprend avec brio les passages naguère portés par Hamé. Belle osmose sur scène pour un concert qui semble un peu OVNI par rapport aux autres types de formations proposées cette année. L’accueil est des plus chaleureux et amplementmérité.
Ceux qui confirment
La belle découverte scénique de la RdR 2008, The Ting Tings tourne énormément depuis plus d’un an avec son album We Started Nothing. Les voilà sur la grande scène du festival, Katie, papier aide mémoire à la main, pour nous lire dans un français maladroit mais adorable quelques paroles chaleureuses sur son plaisir d’être là ce soir. Avec toujours la même allégresse communicative et un soupçon de candeur, le duo emporte le public de la Nef Party dans un set réjouissant où se succèdent tous leurs titres sympathiques comblant ainsi même les plus rabat-joie. Dans un registre nettement supérieur (musicalement s’entend) les membres de TV On The Radio investissent brillamment Valettes Stage dans la nuit. Le groupe du multiproducteur David Sitek impressionne toujours autant par le carré de ses interprétations et l’extrême qualité des titres qu’il propose. Les expérimentations subtiles et montées en puissance feront vite oublier le retour de la pluie sur le site. Set impeccable pour un groupe dont il est difficile de ne pas apprécier chacune de ses prestations live.
ceux qui déçoivent
Cold War Kids avaient fait aussi forte impression lors de leurs concerts passés, l’attente était donc au rdv. Nous avions le souvenir d’une prestation de grande classe à la route du rock. A la Garden Nef Party , ce sera au niveau de leur laisser-aller vestimentaire : surprenant et décevant. Fatigue ou lassitude ? Cold War Kids enchainent leurs morceaux de manière bien trop plate alors qu’ils sont capables de tellement mieux.
Les inattendus
Annonce est faite que, suite à une extinction de voix, la chanteuse black américaine Santigold annule sa prestation. En heure et place de la demoiselle, deux de ses compatriotes prennent place plus tôt que prévu. Mix Master Mika, Dj officiel des Beastie Boys et l’human beat box Rahzel. Impressionnante alchimie entre un génie des platines et ce fameux percussionniste vocal. Succession de morceaux hip hop et groove qui emballent un public d’amateurs et de curieux du genre. En point d’orgue le duo proposera un toujours efficace mixage de "Killing In The Name Of" de RATM ainsi que des samples extraitscomme c’est étonnant !!! de morceaux des Beastie Boys.
So Gossip
Attraction de la soirée, beaucoup attendait de voir sur scène le phénomèneGossip et son emblématique chanteuse Beth Ditto. Une présence incontournable à la fois en unes de magazines rock, que dans la presse féminine, égérie des rondes, des lesbiennes, créatrice de mode, chanteuse à coffre, Beth est partout en ces temps de crise. Au delà de la chanteuse, il s’agit carrément du décomplexe personnifié qui va s’offrir à nous. Et pour le coup nous sommes servis ! Habitués aux excentricités vestimentaires les plus folles, voilà Beth qui dépasse une nouvelle fois les limites du bon goût : une robe mémère absolument pas adaptée à sa morphologie et qui devient une véritable contre-pub à la ligne de vêtements que s’apprête à lancer la dame. Si l’on ajoute à cela sa nouvelle coiffure qui fait führer aux dires de certains photographes, on imagine rapidement la stupéfaction du public à l’arrivée des Gossip sur scène. Sur des morceaux pop rock électro, Beth Ditto se déchaine physiquement et vocalement. L’ensemble reste convenable même si on pourrait espérer qu’à l’avenir les Gossip se montrent plus audacieux dans l’écriture des morceaux à venir que pourraient interpréter l’étonnante Ditto.
C’est avec le set de Monsieur French Touch : Etienne de Crecy que s’achève cette troisième et fort réussie édition de la Garden Nef Party. Cette édition 2009 fut une belle réussite pour ce festival à taille humaine. De grands noms auraient été approchés pour rejoindre le conseil d’administration de la Garden Nef, voilà de quoi attendre impatiemment une édition 2010 qui saura à coup sûr proposer une programmation tout aussi efficace.
Edit février 2010 : Il semblerait que pour d’obscures raison de financements qui ne se feront plus, il n’y ait pas d’édition 2010. Souhaitons aux organisateurs de trouver un moyen pour rebondir, tant d’énergie pour partir si vite en fumée, ce serait tellement dommage.

mercredi 3 juin 2009

Bloc Party - La Laiterie, Strasbourg (01/06/2009)


Une laiterie bien remplie accueille le groupe de Kele Orekeke en ce lundi de Pentecôte. Public assez mélangé pour un groupe aux prestations toujours sympathiques. Concert relativement onéreux pour La Laiterie, mais le groupe est renommé. Attente impatiente de voir ce que donne enfin Bloc Party en live. Dans la foulée d’un Villette Sonique très festif la veille, je me positionne tout près de la scène, bien en milieu de salle. Malgré la densité de la foule, cette position stratégique me permettra d’avoir une belle idée des compétences du groupe à créer de l’ambiance. Lumières quasi stroboscopiques, le groupe entre en scène et démarre puissamment. C’est à ce moment là que surgissent de je-ne-sais-où tout un tas de jeunes chevelus allemands (1m90 de taille moyenne) complètement surexcités par l’arrivée du groupe sur scène. Ils affluent de droite, de gauche, de derrière, le temps de réaliser les limites de mes forces physiques à me maintenir au milieu de ces asperges sauteuses, de lever un petit doigt en disant "Hummm s’vous plaît, heuuuu, à bien y réfléchir, je me décalerais bien sur le côté droit voyez-vous très cher... " que me voilà projetée en bord de scène, droite, gauche, droite, gauche... manquant de perdre un bras au passage. Je voulais profiter de l’ambiance, autant être au cœur de l’action. S’enchaînent trois titres bien péchus dont le gigantesque “Positive tension”.
Pas la peine d’en faire des tonnes quand on peut résumer simplement les choses : soirée en trois temps. Comme je l’expliquais précédemment un démarrage en force et puis le groupe s’essouffle quelque peu. Ce qui n’aurait dû être qu’une pause respiratoire, s’éternise quelque peu et malgré quelques bons titres comme “Biko”, la partie molle dure un peu trop. kele orekeke se montre fort sympathique, blague, discute, nous parle de son immense plaisir à venir rejouer à Strasbourg. Je ne sais pas comment je me débrouille mais je tombe toujours sur les meilleures dates des tournées française, c’est quand même un gros coup de bol à chaque fois ! Quelques morceaux présentés sous une forme un peu plus électro dance comme “Mercury” remettront un bonne ambiance nerveuse dans La Laiterie. Le concert s’achève donc en demi-teinte.
Bonne soirée, prestation tout à fait honorable du groupe mais rien d’absolument transcendant non plus. Cette soirée m’a coûté 6 fois Matt Elliott vu trois jours plus tôt et c’est loin d’être une soirée aussi inoubliable. Mais voilà : c’est Bloc Party.

lundi 1 juin 2009

Festival Villette Sonique 2009


Festival Villette Sonique 2009 - Parc de la Villette, Paris - 31/05/2009
Ce qu’il y a de fort agréable dans un Festival comme celui de Villette Soniquec’est que se mêle à des têtes d’affiche extrêmement attractives (Shellac l’année passée, Jesus Lizard cette année) une programmation gratuite pour les journées du w.e. toujours audacieuse et de grande qualité (Sage Francis l’an dernier). L’édition 2009 ne déroge pas à la règle, pour ce dimanche après midi, avec DeerhoofEbony Bones et surtout le génie de l’électro Dan Deacon. On peut aussi y ajouter comme curiosités : l’artiste syrien Omar Souleyman et les israëliens déjantés de Monotonix.

DÉBUT 15H29

Nous sommes Jardin des îles, l’ambiance est au pique-nique dans cet endroit intimiste qui nous offre une très belle vue sur une géode étincelante. Le dépaysement total sera garanti avec Omar Souleyman qui débute les concerts de ce dimanche. Le chanteur syrien arrive, keffieh sur le crâne, sorte deMorrissey extrême-oriental il enchaine ses morceaux mêlant rythme électro et sons plus traditionnels. En quelques minutes le public est sous le charme et se trémousse gaiement.

CHANGEMENT DE RIVE

Les concerts sont éparpillés sur tout le site du Parc de la Villette. Juste le temps de traverser le canal de l’Ourq et de s’enfouir au fin fond du Jardin de la Treille et voilà le set de Monotonix qui débute. Plutôt qu’évoquer le set musical il vaudrait mieux parler d’un show. Les trois israéliens sont connus pour avoir été bannis de tous les clubs de leur pays pour conduite douteuse depuis ils ne se produisent d’en Europe et aux USA. Le chanteur rappelle par moment celui d’Eagles Of Death Metal mais la subtilité rock en moins.

IL NE RESSEMBLE PAS À GRAND CHOSE

Le souci des concerts qui s’enchainent non stop c’est qu’ils se déroulent sur des scènes différentes et dans notre cas il nous faut prendre la passerelle pour passer d’une rive à l’autre. Coincée dans la treille dont le jardin fut dévasté par lesMonotonix je ne parviens à atteindre la scène de Deerhoof qu’au beau milieu de leur set. Ce que j’en entends ne m’enthousiasme guère. Ce qui n’est pas étonnant puisqu’Offend Maggie écouté et reécouté n’est déjà pas convaincant. Il s’agit alors de la jouer tactique : les pelouses de la prairie du cercle nord se remplissant généreusement il faut faire vite pour se coller à la scène avant le début de la prestation de Dan Deacon.
Il ne ressemble pas à une rock Star le "gros" Dan. On le croirait tout droit sorti d’une série américaine pour adolescents. Il incarne le parfait geek : celui qui passe sa vie dans son garage rempli de computer et autres machines pour y créer seul sa musique.
Tout est multiple sur la scène. Que ce soit dans les couleurs de scotch qui servent à maintenir la quantité phénoménale de câbles qui partent de ses appareils. Que ce soit le nombre de membres du groupe qui l’accompagnent (qu’on croirait sortis d’un collège alentour). Après un réglage dont on ne pensait jamais voir la fin, quasiment une heure pour vérifier la multitude de branchements, la prestation de l’américain débute enfin. Un concert de Dan Deacon c’est parfait pour un festival, c’est idéal dans un parc ! Déjà la musique électronique bonne enfant du monsieur est très conviviale, jouissive. En plus, l’homme sait animer un festival comme personne. Avec une autorité débonnaire il propose des activités danses pour accompagner ses morceaux. La présence d’un monsieur « Super Tomate » comme l’ont surnommé mes voisins de devant de scène apportera à l’ambiance hyper joyeuse du moment (cf vidéo ci-dessous). Mais qu’on ne se trompe pas : les morceaux de Dan Deacon n’ont pas besoin de toute sorte d’artifice pour mettre la pèche, dès les premières minutes on saute dans tous les sens, on se laisse transporter dans des rythmes effrénés sur des zigouigouis de spoken voice venus de l’espace. Dan Deacon n’est pas le dernier pour se trémousser et mettre le feu à la scène qu’il occupe avec sa douzaine de coéquipiers !

samedi 30 mai 2009

Matt Elliott - Galerie Chambre à Part, Strasbourg (29/05/2009)


Un roman d’amitié
Matt Elliott c’est un peu une très longue histoire presqu’un long roman d’amitié comme l’auraient chanté Glenn et Elsa. Ceci depuis ce concert de juin 2005 dans un Molodoï quasi désert. Entre temps il y eut d’autres concerts et des sessions acoustiques inoubliables  et . C’est ainsi que pour la quatrième fois le grand monsieur s’offre à moi. Matt, cet artiste à part, celui dont la gentillesse est proportionnelle à sa grande taille. Un des rares qui vient apprécier au sein du public les prestations des autres artistes qui partagent l’affiche avec lui. Un être accessible, ouvert et bourré de mille talents.
C’est presqu’un coin de verdure...
...que cette cour où se produit Matt Elliott. L’association Komakinoprésente l’artiste dans l’un des recoins les plus magiques de la capitale strasbourgeoise : la galerie d’expositions photographiques Chambre à part. C’est au fond d’une petite cour pavée et herbacée, entouré des reliques de ce qui fut une vigne magnifique que Matt Elliot prend place devant un public d’une trentaine de personnes dans une ambiance chaleureuse, privée et presque familiale.
Son meilleur concert
Matt Elliott nous paraît en très bonne forme avant son set. Cela change des fois précédentes quand il meurt de chaud dans une salle du Molodoï étouffante ou revient de ses enfers grippaux lors de ses prestations à La Laiterie ! Oh que oui : Matt est en grande forme ! Ce ne sont pas des tentatives d’apitoiement de Caliméro du pauvre à coups de "Je n’ai plus de voix, je suis cassé, j’ai mal à la gorge" qui impressionnent. Non tout ceci c’est pour le folklore Elliottien. Matt n’a jamais été aussi bien et sa prestation s’en ressent amplement.
Le set débute par la “mort de la France” avec son crescendo de "Sarko enculé, Sarko enculé, Sarko enculé..." jouissif à souhait. Pendant près d’une heure trente (rappel compris) Matt Elliott va enchainer les morceaux, toujours dans cette ambiance mélancolique qu’il affectionne tant avec ses boucles de voix, de guitare, les montées ultra puissantes en fin de titres. la magie opère ce soir comme elle n’a jamais opéré lors des prestations précédentes. Le lieu y est sans doute pour beaucoup. En salle les musiques, les ambiances tragiques de monsieur Matt nous emportent vers des ailleurs. Là encore on ressent tout cela mais s’y ajoute un petit vent de fin de printemps qui souffle sur nos nuques, des oiseaux qui passent dans un ciel pas encore obscurci, des odeurs d’extérieur, de fumées aussi (Les non-fumeurs les avaient oublié ces odeurs de cigarettes qui envahissaient les salles de concert). Tout devient subtil, tout se mêle admirablement aux sons entêtants que produit le talentueux Matt. Et même si le volume sonore s’envole lui aussi par moment ce n’est que pour le plaisir de tous ceux qui ont la chance d’être présents dans l’intimité de cette petite cour du centre ville de Strasbourg.

dimanche 19 avril 2009

Zone Libre - La Laiterie, Strasbourg (18/04/2009)


Autant être honnête dès le départ : le projet l’Angle Mort réunissant Zone libre (formation que nous suivons depuis le début de leur aventure aux frontières du rock torturé expérimental) et les deux stars de la scène hip hop engagée Hamé de La Rumeur et la rappeuse Casey avait bien déçu sur disque. Avec une production bien étonnante quant à la qualité médiocre du son et une désillusion concernant l’alchimie tant attendue de la rencontre de deux mondes musicaux assez disparates, on était bien amer. Pourtant on y croyait fort à ce mélange rock expérimental & hip hop. Et là sur album, on naviguait entre du très bon son et des propos parfois caricaturaux. Une sorte de Zone Libre un peu bradé ou du Hamé / Casey ayant quelques peines à s’élever au niveau des musiciens qu’ils avaient rejoints. Autant dire que la découverte de la formation à 5 sur la scène de La Laiterie, dans le cadre du festival Artefacts 2009, était plus de l’ordre d’une curiosité tendre que d’une folle et impatiente envie de ma part. Déjà, pour avoir assisté à deux concerts de Zone libre, la première surprise qui n’est guère étonnante à bien y réfléchir, concerne le public de la salle. On sent bien que les trois quarts sont des fans d’Hamé et de Casey, rien à voir avec les personnes présentes aux précédents concerts de zone libre. La moyenne d’âge est bien plus basse, les sweat capuches sur la tête font légion et puis, ce qui ne gâche rien, le public des rappeurs est très motivé dans l’attente de leurs stars. Mais tout n’est pas gagné d’avance car ce sont ces mêmes personnes qui se posent mille questions depuis des mois sur ces impies rockeurs qui sont venus s’acoquiner avec leurs deux héros de la rime engagée. Seuls les trois membres de Zone Libre sont sur scène quand le concert débute. Serge Teyssot gay est déjà en belle forme, sautillant au rythme des accords. Cyril Bilbeaud et marc Sens sont beaucoup plus sages, un peu retirés chacun dans leur coin. Hamé et Caseyentrent sur scène et là c’est déjà la folie qui s’empare des fans ultimes des deux rappeurs. Autant dire qu’on est loin d’un concert typique Zone Libre. Les rappeurs ont pris la scène d’assaut et ils ne la lâcheront plus. Les morceaux se révèlent nettement plus efficaces en live que sur album. Hamé reste un peu plus en retrait, échangeant surtout avec son public, limitant ses quelques interactions scéniques avec sa complice Casey. Il est très étonnant ce Hamé, (Hamé de La Rumeur comme on dit dans le milieu). Alors que je m’attendais à trouver là devant moi un rappeur ultra hargneux, c’est un garçon assez touchant dans ses revendications avec un regard souvent triste à la Winnie l’Ourson. En fait celle qui mène la danse et porte le concert à bout de bras et à bout de mots c’estCasey. Cette fille, que je découvre ce soir, est absolument formidable. Déboulant sur la scène dans une tenue complètement asexuée mêlant cuir et jogging, elle porte sur l’ensemble du public dans regards complices, nous lance des sourires rageurs. Elle aussi, tel Sergiot et sa guitare, sautille nerveusement, déclame les paroles des morceaux de l’Angle Mort avec une conviction qui motive la totalité du public. Cette fille est une sacrée meneuse c’est une évidence et une artiste terriblement douée. Une ambiance totalement hip hop envahit la salle et les interprétations de Zone Libre sont largement appréciées si j’en crois les yeux émerveillés posés sur Sergiot et les pouces levés en l’air adressés àCyril Bilbeaud qui se démène de belle manière derrière son instrument. Autant dire que la soirée est assez éloignée du désastre redouté tant le plaisir de Casey est communicatif. Le concert est bon et l’ambiance carrément démente. Pourtant la fan de Zone Libre que je suis reste quand même bien frustrée. L’alchimie des concerts à trois a totalement disparu. A part quelques rares regards entre Cyril Bilbeaud et Serge Teyssot GayMarc Sens reste bien seul isolé dans le coin droit de la scène. Entre les rappeurs et les musiciens aussi, la complicité n’est pas évidente. Mises à part quelques taquineries de Casey envers Sergiot et ses perles de sueurs, les échanges sont inexistants. D’un point de vue musical, la déception est énorme. Quand on a entendu ce que sont capables de faire les Zone Libre dans le côté expérimental, là ils se limitent à des bons riffs rocks, quelques solos rapides de Teyssot Gay : un bon accompagnement rock sans plus. Si Marc Sens a bel et bien emporté sa perceuse sur scène je n’ai aucun souvenir de l’avoir vu s’en servir. Tout ceci donne surtout la désagréable impression d’assister à une soirée Hamé,Casey & son orchestre. J’aurais aimé qu’il y ait un mélange de morceaux hip hop rock mais aussi qu’on se laisse le droit de naviguer vers des plages plus expérimentales dans lesquelles excelle Zone Libre. Mais peut-être a-t-on eu peur de trop de destabiliser les fans des rappeurs qui déjà devaient digérer la pilule orchestration rock. Reste à espérer que ces premiers essais scéniques ayant été transformés, le groupe proposera, lors de la ribambelle de festivals auxquels ils vont participer cet été, des tentatives plus intrépides vers les contrées expérimentales.

samedi 4 avril 2009

Ghinzu - La Laiterie, Strasbourg (01/04/2009)


OTAN suspend ton vol
Dans une ambiance plus que survoltée (pour cause de sommet de l’OTAN), un de ces jours où les farces sont de mises, Strasbourg attendait au pied levé l’arrivée des belges pour leur toute première date de concert dans l’hexagone.
Cette soirée fut bien placée sous le signe de la blague mais de la mauvaise blague. Déjà lorsque le public a découvert, dans la salle de la Laiterie, la mise en place d’une fosse avec barrières de protection : 1 m de large sur la vingtaine de mètres le long de la scène : étonnant. Surtout pour un groupe comme Ghinzu ! Même si je découvrais les belges sur scène ce soir-là, je n’avais pas le souvenir d’anecdotes quelconques concernant de graves incidents survenus lors de leurs précédents concerts.
O.T.A.N. oblige, il m’avait semblé plus sage d’arriver très tôt, à l’ouverture des portes, pouvant ainsi apprécier pleinement la spiritualité du fan de base de Ghinzu : "Ohhh mate le bus qu’ils ont, oh oui c’est bien leur bus il est immatriculé en Belgique ! ", "oooooooooh ils vendent même des tee-shirt".
Alors que le concert Parisien se tenant deux jours plus tard avait vite affiché complet, la Laiterie est à moitié remplie lorsque prennent place les deux jeunes hommes de The Black Box Revelation qui assurent la première partie de la soirée. Et on peut dire qu’ils se démènent les garçons, entre rythmique bien nerveuse et un guitariste survolté : on ne s’ennuie pas une seconde. Les morceaux sont vraiment bons et l’attention ne retombera pas. Il n’y a pas à dire mais la simple association batterie-guitare-voix se révèle parfois mille fois plus efficace que tout un assemblage musical tortueux. En voilà deux qu’il convient de garder dans un petit coin de sa tête.
Pour jeunes gens de bonne famille
On prépare alors la scène en vue de l’arrivée des Ghinzu, le public est assez hétéroclite, pas si jeune que cela, pas si rock que cela non plus. La perplexité fait place à la curiosité lorsque l’on découvre une sorte d’assemblage de néons et de miroirs aluminium un peu pourraves en fond de salle il faut le reconnaître : un peu comme si on était devant la maquette carton pâte d’un concert de Nine Inch Nails ! Oubliant vite les aigreurs du moment, nous voici face à nos belges tout beaux dans leur costume avec une classe terrible derrière leur grosse lunette noire. En fait de classe cela fait vite péteux, dans leur gesticulation, leurs mimiques bizarres. Ils sont sur scène depuis 5 minutes à peine et John Stargasm m’exaspère. je n’en peux plus de son cinéma, de ses « montrages » du doigt et de ses sourires mielleux. Les autres ne convainquent pas plus dans la sincérité de leur jeu et ce ne sont pas quelques effets stroboscopiques du pauvre qui rendront le moment inoubliable. Chose étonnante, la salle n’est absolument pas réceptive aux morceaux proposés par le groupe. C’est d’autant plus surprenant que Ghinzu symbolise l’archétype de ce que l’on appelle une bande à groupies. Personne ne bouge de plus de 10 cm et paradoxe suprême, alors que dix jours auparavant je n’avais jamais écouté le groupe, je passe pour leur plus grande fan dans la salle. Il n’y a que moi pour reconnaître les titres de mirror mirror et me secouer gaiement sur chacun des nouveaux morceaux du groupe. De là vient sans doute la mauvaise ambiance de ce début de soirée, l’album sortait la veille, et tous ne sont pas des pirates du net et n’ont pas pu réviser leur nouveau Ghinzu avant de venir au concert. D’autant plus que le son ce soir-là n’est pas des meilleurs et que les versions live sont assez décevantes comparées à celles découvertes sur l’album !
Heureusement pour les groupies de base, quelques anciens succès vont être joués et seront vite reconnus, comme le merveilleux The Dragster Waves. La laiterie se réveille enfin, passe plutôt de l’état d’endormissement total à celui de la somnolence. Dans un moment de surexcitation intense va se produire devant moi le pogo le plus ridicule que je n’ai jamais vu : si quelques corps se sont effleurés lors de ces tentatives hasardeuses de « remuages » sauvages cela aura déjà été énorme. C’est là qu’on se dit qu’ils ont vachement bien fait de mettre une fosse de protection dans la salle. Savoir si un fou furieux, fan des belges, n’aurait pas tenté une petite escalade de la scène pour un saut à pied joint de 80 cm de hauteur ! Pfiououououou nous avons échappé au drame !
Au fil de la soirée, entre quelques bavardages et rigolades, le chanteur de Ghinzu apparaît beaucoup plus sympathique et a perdu toute cette prétention qui accompagnait son arrivée. Le groupe quitte la scène après un numéro de striptease qui nous permettra de nous rincer l’œil sur les fesses du guitariste chevelu pendant 5 bonnes minute. Retour sur scène pour un premier rappel etJohn Stargasm annonce alors le morceau “mine” dans une nouvelle version : une version indus. AH voilà !!!!! l’aveu enfin, non je ne suis pas paranoïaque, ces néons, ce cinéma de mise en scène, on veut se la faire indus façon Nine Inch Nails ou pire façon nouvel Indochine !?! De manière parfaitement objective cette reprise n’est indus que dans les rêves de John Stargasm. La soirée s’achève devant un parterre de jeunes hommes et jeunes filles de bonne famille apparemment satisfaits de leur concert.
Ghinzu débutait là leur tournée avec un album à peine sorti, c’est un fait. Ensuite il se peut que le groupe ait eu la tentation de se reposer un peu sur ses succès live précédents et se soit en quelque sorte démotivé pour ce début de tournée. Les belges possèdent un beau répertoire de nouvelles chansons (“take it easy”, “Kill the surfers”...) mais cela ne suffit apparemment pas. Il va leur falloir confirmer sur les dates suivantes et pas seulement nous faire profiter de leurs jolis fessiers !