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mercredi 3 juin 2009

Bloc Party - La Laiterie, Strasbourg (01/06/2009)


Une laiterie bien remplie accueille le groupe de Kele Orekeke en ce lundi de Pentecôte. Public assez mélangé pour un groupe aux prestations toujours sympathiques. Concert relativement onéreux pour La Laiterie, mais le groupe est renommé. Attente impatiente de voir ce que donne enfin Bloc Party en live. Dans la foulée d’un Villette Sonique très festif la veille, je me positionne tout près de la scène, bien en milieu de salle. Malgré la densité de la foule, cette position stratégique me permettra d’avoir une belle idée des compétences du groupe à créer de l’ambiance. Lumières quasi stroboscopiques, le groupe entre en scène et démarre puissamment. C’est à ce moment là que surgissent de je-ne-sais-où tout un tas de jeunes chevelus allemands (1m90 de taille moyenne) complètement surexcités par l’arrivée du groupe sur scène. Ils affluent de droite, de gauche, de derrière, le temps de réaliser les limites de mes forces physiques à me maintenir au milieu de ces asperges sauteuses, de lever un petit doigt en disant "Hummm s’vous plaît, heuuuu, à bien y réfléchir, je me décalerais bien sur le côté droit voyez-vous très cher... " que me voilà projetée en bord de scène, droite, gauche, droite, gauche... manquant de perdre un bras au passage. Je voulais profiter de l’ambiance, autant être au cœur de l’action. S’enchaînent trois titres bien péchus dont le gigantesque “Positive tension”.
Pas la peine d’en faire des tonnes quand on peut résumer simplement les choses : soirée en trois temps. Comme je l’expliquais précédemment un démarrage en force et puis le groupe s’essouffle quelque peu. Ce qui n’aurait dû être qu’une pause respiratoire, s’éternise quelque peu et malgré quelques bons titres comme “Biko”, la partie molle dure un peu trop. kele orekeke se montre fort sympathique, blague, discute, nous parle de son immense plaisir à venir rejouer à Strasbourg. Je ne sais pas comment je me débrouille mais je tombe toujours sur les meilleures dates des tournées française, c’est quand même un gros coup de bol à chaque fois ! Quelques morceaux présentés sous une forme un peu plus électro dance comme “Mercury” remettront un bonne ambiance nerveuse dans La Laiterie. Le concert s’achève donc en demi-teinte.
Bonne soirée, prestation tout à fait honorable du groupe mais rien d’absolument transcendant non plus. Cette soirée m’a coûté 6 fois Matt Elliott vu trois jours plus tôt et c’est loin d’être une soirée aussi inoubliable. Mais voilà : c’est Bloc Party.

lundi 1 juin 2009

Festival Villette Sonique 2009


Festival Villette Sonique 2009 - Parc de la Villette, Paris - 31/05/2009
Ce qu’il y a de fort agréable dans un Festival comme celui de Villette Soniquec’est que se mêle à des têtes d’affiche extrêmement attractives (Shellac l’année passée, Jesus Lizard cette année) une programmation gratuite pour les journées du w.e. toujours audacieuse et de grande qualité (Sage Francis l’an dernier). L’édition 2009 ne déroge pas à la règle, pour ce dimanche après midi, avec DeerhoofEbony Bones et surtout le génie de l’électro Dan Deacon. On peut aussi y ajouter comme curiosités : l’artiste syrien Omar Souleyman et les israëliens déjantés de Monotonix.

DÉBUT 15H29

Nous sommes Jardin des îles, l’ambiance est au pique-nique dans cet endroit intimiste qui nous offre une très belle vue sur une géode étincelante. Le dépaysement total sera garanti avec Omar Souleyman qui débute les concerts de ce dimanche. Le chanteur syrien arrive, keffieh sur le crâne, sorte deMorrissey extrême-oriental il enchaine ses morceaux mêlant rythme électro et sons plus traditionnels. En quelques minutes le public est sous le charme et se trémousse gaiement.

CHANGEMENT DE RIVE

Les concerts sont éparpillés sur tout le site du Parc de la Villette. Juste le temps de traverser le canal de l’Ourq et de s’enfouir au fin fond du Jardin de la Treille et voilà le set de Monotonix qui débute. Plutôt qu’évoquer le set musical il vaudrait mieux parler d’un show. Les trois israéliens sont connus pour avoir été bannis de tous les clubs de leur pays pour conduite douteuse depuis ils ne se produisent d’en Europe et aux USA. Le chanteur rappelle par moment celui d’Eagles Of Death Metal mais la subtilité rock en moins.

IL NE RESSEMBLE PAS À GRAND CHOSE

Le souci des concerts qui s’enchainent non stop c’est qu’ils se déroulent sur des scènes différentes et dans notre cas il nous faut prendre la passerelle pour passer d’une rive à l’autre. Coincée dans la treille dont le jardin fut dévasté par lesMonotonix je ne parviens à atteindre la scène de Deerhoof qu’au beau milieu de leur set. Ce que j’en entends ne m’enthousiasme guère. Ce qui n’est pas étonnant puisqu’Offend Maggie écouté et reécouté n’est déjà pas convaincant. Il s’agit alors de la jouer tactique : les pelouses de la prairie du cercle nord se remplissant généreusement il faut faire vite pour se coller à la scène avant le début de la prestation de Dan Deacon.
Il ne ressemble pas à une rock Star le "gros" Dan. On le croirait tout droit sorti d’une série américaine pour adolescents. Il incarne le parfait geek : celui qui passe sa vie dans son garage rempli de computer et autres machines pour y créer seul sa musique.
Tout est multiple sur la scène. Que ce soit dans les couleurs de scotch qui servent à maintenir la quantité phénoménale de câbles qui partent de ses appareils. Que ce soit le nombre de membres du groupe qui l’accompagnent (qu’on croirait sortis d’un collège alentour). Après un réglage dont on ne pensait jamais voir la fin, quasiment une heure pour vérifier la multitude de branchements, la prestation de l’américain débute enfin. Un concert de Dan Deacon c’est parfait pour un festival, c’est idéal dans un parc ! Déjà la musique électronique bonne enfant du monsieur est très conviviale, jouissive. En plus, l’homme sait animer un festival comme personne. Avec une autorité débonnaire il propose des activités danses pour accompagner ses morceaux. La présence d’un monsieur « Super Tomate » comme l’ont surnommé mes voisins de devant de scène apportera à l’ambiance hyper joyeuse du moment (cf vidéo ci-dessous). Mais qu’on ne se trompe pas : les morceaux de Dan Deacon n’ont pas besoin de toute sorte d’artifice pour mettre la pèche, dès les premières minutes on saute dans tous les sens, on se laisse transporter dans des rythmes effrénés sur des zigouigouis de spoken voice venus de l’espace. Dan Deacon n’est pas le dernier pour se trémousser et mettre le feu à la scène qu’il occupe avec sa douzaine de coéquipiers !