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dimanche 18 octobre 2009

Castanets - Stimultania, Strasbourg (04/10/2009)


La chance que nous avons, nous autres provinciaux, est de pouvoir profiter de certains artistes dans des conditions plus que particulières. Quand des associations audacieuses se bougent pour proposer des plateaux de qualité sans forcément tabler sur une affluence record et que le tout est proposé dans des endroits quasi-intimistes, on se dit que nous sommes vraiment chanceux d’échapper à quelques sordides caves parisiennes où les bavardages intempestifs se font généralement plus présents que la prestation de l’artiste pour lequel on s’est déplacé. Ce premier dimanche d’octobre l’association Komakino proposait au sein de la galerie Stimultania une soirée post folk un peu sombre avec Castanets et en première partie son compère Trevor Montgomery venu présenter son projet solo Lazarus. Lazarus n’est pas du genre rigolo. Le cheveu long, le bras tatoué, chaussé de mocassins de rockeur, l’américain propose des morceaux blues rock tendus. Prestation solitaire sympathique mais moyennement convaincante si ce n’est sur le dernier titre qui sera nettement plus emporté que les morceaux précédents. 

Raymond Raposa dit Castanets prend alors place accompagné de ses quatre musiciens pour nous proposer 40 minutes d’une prestation qui sera impeccable du début à la fin. Anti-Devendra Banhart (pour le glamour on repassera : la barbe courte, les cheveux gras, tongs aux pieds, emmitouflé dans un anorak informe) seule sa musique compte. Nous profitons d’une succession de morceaux doux où le chant particulier de Ray Raposa prend toute son ampleur. La magie opère d’autant mieux que le cadre se prête à merveille pour communier à l’écoute des fables et petites histoires musicales que Castanets nous narre. Fin de set tout en puissance, qui achève un bien beau moment en compagnie d’un bonhomme à l’esthétique musicale envoûtante.

vendredi 9 octobre 2009

Vandaveer - La Laiterie, Strasbourg (08/10/09)


The cute man, the guitar and The pink Lady
La petite salle de La Laiterie est déjà bien remplie, dans l’attente du concert de Jeremy Jay, quand Vandaveer entre en scène. Configuration minimale : le charmant, très charmant, excessivement charmant Mark à la guitare et sa sœur Rose qui, elle, prend place sur un tabouret. Leur simple arrivée sur scène crée déjà une belle ambiance. Lui, barbe naissante, son verre de vin à la main, guitare de l’autre s’avance vers nous radieux, magnifique sourire aux lèvres (voilà qui change de toutes ces pseudos stars qui déboulent en faisant la tronche.). Rose est, quant à elle, merveilleuse ! Chevelure rose bonbon, chaussures compensées à talons aiguilles compensés aussi, bas résilles en laine bleus, robe façon petite maison dans la prairie, décolleté généreux, verre et bouteille de vin rouge en main : le set peut débuter dans une ambiance des plus chaleureuses.
Ashes to ashes, dust to dust...
Niveau chant le duo est magique et met la barre très haut dès le deuxième morceau : leur superbe “Fisful Of Swoon”. Leur voix se fondent, se mêlent créant un enchantement quasi immédiat. Beauté de l’instant, style épuré, les mélodies qui portent l’ensemble sont tout aussi féériques. Mark Charles Heidinger, personnage déjà fort attirant, nous envoûte tout autant par sa présence vocale. Il y a de quoi énerver tout le monde surtout que l’homme est affable et de compagnie tout autant agréable. Il plaisante aisément, a oublié les paroles d’un morceau, nous raconte qu’il est fatigué, couvert de maquillage suite à une journée de tournage d’une vidéo au sud de Strasbourg, qu’il ne jouera pas le morceau en question tant ils l’ont joué et rejoué dix mille fois dans la journée, qu’en une semaine ils en sont à leur seconde vidéo tournée... aaah la vie d’artistes américains perdus dans les belles provinces françaises n’est pas de tout repos !
L’accueil du public est tout aussi chaleureux que le sont Mark et sa sœur. La complicité se retrouve non seulement sur la scène mais traverse aussi la salle de part en part. Au détour d’un morceau, il est question d’oppression, petit aparté concernant les années Bush, s’en suivra un petit moment promotionnel. Décidément cet homme sait tout faire et pour le coup de façon excellente. Que l’on soit amateur de chansons folks, de blues rock ou pas, le moment partagé avec Vandaveer ne peut être que fameux tant la générosité et le talent de ce couple fraternel et francophile transparaissent durant leur prestation.