A Propos

Rubriques

mercredi 30 mars 2011

Ghost Animal - Single Man / In Your Room


Ghost Animal - Single Man ?/ ?In Your Room 7"
sortie prévue en édition limitée (250 copies) le 4 avril 2011 chez AMDISC
En téléchargement gratuit via Bandcamp



Amoureux du shoegaze et du son bien crade, vous n’avez sans doute pas échappé au projet de l’américain Michael Avishay : Ghost Animal. Premiers repérages via Emmanuel de Delicious Scopitone à l’été 2010. Puis vint la sortie d’un premier album proposé sous forme de cassette, Summertime In Heaven, dont Magicvantait des mérites qui sautent immédiatement aux oreilles  et encore là. Quoi de mieux que cette remasterisation de deux titres de l’album assortie d’une sortie physique pour se (re)plonger un temps dans l’univers frénétiquement torturé de Ghost Animal.
En écoute Single Man :

dimanche 27 mars 2011

O’Death - Outside


sortie prévue en Europe le 6 juin 2011 chez City Slang

En 2008 les américains d’ O’Death sortaient un album bien surprenant, Broken Hymns, Limbs and Skin, sorte de country folk aux ambiances semi-gothiques. On évoque même de l’alternative country les concernant, pourquoi pas. Belle découverte pour beaucoup, certains eurent la chance de les voir en concerts ou lors de différents festivals. Puis en 2009 David Rogers-Berry, le batteur du groupe, tombe gravement malade : voilà qui mettra la formation en pause légitime. Sur la voie de la guérison, c’est fin 2010 que le groupe reprend le chemin des studios d’enregistrement. Le résultat est un album d’une force vitale incroyable : un album miracle comme le présente le label. Sur les onze titres tous ne sont pas des plus passionnants mais la grande majorité se révèle fort convaincante même pour les non initiés à ce style musical. Les mélodies gardent une belle mélancolie sans sombrer dans le morbide, le chant agrémenté de quelques chœurs demeure toujours aussi agréable. Les O’Death n’ont rien perdu de la vigueur de leurs premières réalisations bien au contraire leur énergie d’origine s’est enrichie d’arrangements sonores des plus délicats. Un album à l’écoute passionnante.

Site Officiel | Facebook


Tu Fawning - Stimultania, Strasbourg (26/02/2011)


Il y avait une grande effervescence ce samedi soir au Stimultania dans l’attente du concert de Tu Fawning. Déjà, pour la première fois en ce lieu, l’association Komakino proposait deux concerts à suivre (avec la prestation ciné-concert Baby Boy Franky par SZ en seconde partie). Mais surtout nous étions nombreux, adorateurs de Joe Haege (guitariste hallucinant des 31knots et contributeur chanceux des Menomena), impatients de découvrir ce tout récent projet porté depuis plusieurs mois par Haege et sa charmante compagne . Tu Fawning est en fait un quatuor, l’an passé le groupe sortait un premier album étrange et sympathique : Hearts On Hold. Dans le cadre du projet Tu Fawning, on découvre un Joe Haege presque à contre-emploi : l’homme y évolue posément et passe tranquillement de la batterie à la guitare accompagnant parfois d’un chant délicat les interprétations de sa blonde moitié. Les morceaux évoluent dans une espèce de rock-cabaret intemporel. Parfois quelques samples aux sonorités lointaines apportent une ambiance plus exotique. Corrina Repp possède une voix superbe qui lui permet d’envoûter insidieusement l’audience (Étonnamment ce charme vocal constaté hier soir ressort plutôt mal sur la vidéo de la prestation du groupe à la Route du Rock hiver - cf ci-dessous.). J’aimais beaucoup le disque, j’avais été assez déçue par le concert proposé par Artelive web, hier soir le groupe a retrouvé toute ma confiance offrant avec finesse des morceaux hypnotiques aux ambiances étranges.
Corrina Repp


samedi 26 mars 2011

The Finkielkrauts - Smog (EP)

sorti le 15 mars 2011 chez Another Records
Le retour dans l’actualité musicale des dénommés Finkielkrauts est une succession d’excellentes surprises. D’abord parce que l’information concernant l’enregistrement d’un second EP par les petits gars de Tours m’avait complètement échappée. L’année dernière sortait Distance, un EP complètement hallucinant et terriblement jouissif par la force rock & rollesque déjantée qui portait chacun des morceaux. Des "gogols mignons" pour lesquels le coup de foudre musical fut instantané. Des musiciens à l’apparent esprit potache dont les compositions et les interprétations laissaient paraître une maturité déjà fort prometteuse. Une année passe, du côté des Finkielkrautsdes séparations géographiques laissaient craindre un split inévitable du groupe, de mon côté Distance restait l’EP fil rouge, l’album qu’on a envie de réécouter à l’occasion, celui qu’on prend plaisir à ajouter dans ses différentes listes iTunes, on y revient régulièrement et chaque fois avec plus de plaisir encore. Cette semaine quand arrive dans ma boîte aux lettres une enveloppe d’Adeline de l’excellent label Another Records ma première pensée est pour lesFinkielkrauts : et si, et si... Manque de bol la boîte aux lettres est ce jour-là porteuse de mauvaises nouvelles dont il faut s’occuper en urgence, l’enveloppe est posée sur un coin de table. Le lendemain, humeur anxieuse, humeur maussade quand le regard se pose sur l’enveloppe Another Record toujours intacte. Déchiquetage frénétique et, comme dans les meilleurs noëls de notre vie, c’est L’OBJET que l’on voulait qui apparaît sous nos yeux. Cris de joie, excitation immédiate : c’est qu’en plus l’esthétisme de l’EP est vraiment chouette. Le packaging est certes léger mais quelle beauté ! La pression est forte : l’inespéré devenu réalité provoque immanquablement l’angoisse de la déception. 6 morceaux qu’on écoute d’une traite et qui bluffent dès les premières mises en oreille. Déjà le petit clin d’œil du morceau d’ouvertureDistance (titre rappelant le nom de l’EP précédent) est fort touchant. Démarrage en gaieté donc avec ce titre aux riffs charmants et aux mélodies accrocheuses, ça sonne un peu pop-rock avec une tension sous-jacente que l’on devine. Dès le deuxième titre ça ne rigole plus : un cri libérateur (?) que beaucoup aimeraient pouvoir pousser de temps à autres et nous voilà projeter dans des atmosphères plus tendues. Le chant (sorte de complainte grave) répétitif devient vite obsédant. Réminiscences new-wave dans les intonations ou les ambiances agrémentées d’un petit côté plutôt punk rock : le résultat en est délicieusement épatant ! D’autres morceaux s’enchaînent toujours portés par une forme d’urgence et une lourde mélancolie. Piste après piste, on plonge insidieusement emportés dans les profonds tourments que le groupe libère. Le morceau "Borderline" est une réussite absolue, véritable point d’orgue de cette froideur musicale et de la tension palpable. Ce sont 8 minutes qu’on se repasserait en boucle pendant des heures tant on en raffole. Après 2/3 du morceau complètement hypnotiques qui bercent l’auditeur le mettant dans un état semi léthargique, allant le caresser jusque dans les zones les plus sombres de son âme, un apaisement traître qu’on croit libérateur à 2 minutes de la fin se mue en un retour de vague inattendu et dévastateur. Certainement le morceau le plus époustouflant découvert cette année. L’EP s’achève avec "Incorrect" petite perle nerveuse ramenant à l’auditeur toute l’énergie puisée dans les pistes précédentes. Le premier EP des Finkielkrauts était prometteur, le second est carrément ravageur !

Roméo & Sarah - Forum Fnac, Strasbourg (26/02/2011)



En octobre dernier Roméo & Sarah nous présentaient les morceaux de leur tout premier album Vecteurs & Forces dans un Hall des Chars des plus confortables. Aujourd’hui c’était dans un cadre un peu plus mercantile que nous retrouvions les jeunes et jolis Roméo & Sarah accompagnés de trois compagnons de scène. Toujours sous le regard bienveillant d’ascendant célèbre et entourés par la présence chaleureuse de nombreux membres de leur label Herzfeld, le groupe a offert à un public nombreux un set de belle facture. Sept morceaux furent joués permettant d’apprécier les multiples facettes de la jeune formation. Toujours avec douceur et délicatesse, Roméo & Sarah ont su porter l’audience au gré de ballades tranquilles, de parties instrumentales nettement plus intenses et de morceaux plus légers comme le sympathique "Brain Airport"(titre ?) dans lequel Sarah susurre de délicieuses phrases clés qu’on pourrait prononcer lors de voyages en avion. Pour ceux qui auraient un peu de mal à accrocher au chant sans doute encore timide et parfois moyennement assuré de Sarah mais aussi Roméo, le groupe excelle véritablement dans les interprétations instrumentales. On apprécie beaucoup l’extrême rigueur de chacun des cinq musiciens présents pour donner un son impeccable. C’est une belle musicalité aux réminiscences d’un rock expérimental alsacien d’il y a quelques décennies qui émane des titres (la plupart extraits deVecteurs & Forces). Le morceau final, qui avait déjà impressionné lors du précédent concert, "City Whales", s’impose comme un bijou sonore d’une dizaine de minutes. On débute par le chant aérien de Sarah (rappelant presque les plus belles atmosphères des formations 4AD) pour véritablement s’envoler dans des montées prodigieuses et intenses et ensuite doucement retrouver l’atmosphère plus calme d’un chant posé de Roméo se mêlant à celui de sa compagne de scène. Le public présent apprécie ce moment de clôture et en redemande. Hélas Roméo peu téméraire n’osera pas faire revenir le groupe pour se lancer dans une improvisation de rappel. Dommage. Sympathique moment musical, en espérant de prochaines prestations laissant place à quelques folies hors cadre !

Roméo & Sarah sur Myspace

jeudi 24 mars 2011

Time Wharp – later.

Sorti le 17 mars 2011 chez AMDISCS
Disponible en téléchargement via Bandcamp
C’est d’Atlanta dont est originaire Patrick Loggins, l’homme qui se cache derrière le projet Time Wharp. Véritable magicien des sons et samples en tout genre, le garçon s’amuse au fil des sept morceaux de later. à créer des imbrications électroniques parfois à la limite du ridicule ou de l’indigeste. Et pourtant on se laisse rapidement charmer pas une poésie sous-jacente qui émerge insidieusement derrière chaque arrangement. De l’hypnotique sympathique.

mardi 22 mars 2011

Récréation avec Grouplove en Colours live @SXSW

Belle opportunité que le SXSW festival et les sessions live de KEXP pour déjà découvrir toute une ribambelle de nouveaux artistes (au passage 473 artistes du SXSW festival sont proposés en écoute avec un titre sur la pageSXSW de Bandcamp) et aussi pour retrouver ceux repérés les mois précédents. Ainsi les étonnants Grouplove, découverts il y a tout juste un an avec leur premier EP Grouplove, ont offert une prestation bien sympathique dont KEXP nous fait partager un titre.

lundi 21 mars 2011

Low Duo - The EP of Hope and Despair

Low Duo - The EP of Hope and Despair
sorti en novembre 2010 disponible via Bandcamp
Au détour d’une actualité à venir on découvre qu’au lieu d’avoir un coup d’avance on traine un sérieux wagon de retard. C’est en 2010 que Low Duosortait une première réalisation époustouflante et bluffante d’émotions : The EP of Hope and Despair.
Sheffield, deux frères qui se décident à monter leur groupe en août 2010. Un premier EP offrant 5 morceaux plutôt minimalistes : chant & guitare. Des paroles portées par une poésie noire bouleversante. Un chant rappelant parfois les plus belles intonations mélancoliques d’un Morrissey (le maniérisme en moins). Il n’en faut pas moins au duo fraternel pour s’attirer déjà des critiques fort élogieuses. Tout récemment mis en avant par Paul Lester du GuardianLow Duo s’apprête à sortir en mai prochain un second EP, The EP of Fear and Failure, que l’on espère tout aussi poignant.

dimanche 20 mars 2011

Binary Audio Misfits ! - Le Molodoï, Strasbourg (17/03/2011)


Près de 18 mois après les avoir vus au Glazart (Paris), c’est avec une impatience fébrile que j’attendais cette nouvelle rencontre avec les Binary Audio Misfits !Dans le cadre d’une soirée "Hip Hop" proposée par Pelpass & Solidarité Etudiante, la formation américano-toulousaine fut la deuxième à investir la scène du Molodoï. Premier concert d’une tournée printanière d’une dizaine de dates. Les BAM ! arrivent sur scène remontés à bloc avec une impatience perceptible de retrouver un public qui les a découverts ces derniers mois via un premier album fort convaincant BAM ! et l’envie de conquérir de nouveaux auditeurs. Quel plaisir de retrouver Patrice Cartier derrière sa batterie (Il me semble qu’au Glazart il avait utilisé une rythmique moins classique.), d’échanger rapidement quelques mots avec Francisco Estevez (visiblement ravi de repartir en tournée avec cette formation qui lui tient tant à coeur) et de retrouver Michel Cloup (dont les errances capillaires ne cessent de m’étonner mais qu’importe !) ! Quand à cela s’ajoute l’arrivée sur scène tonitruante de deux membres emblématiques de The Word Association (dont j’ai oublié les noms), nous comprenons de suite que le set proposé sera à la hauteur de la motivation et la curiosité qui nous a conduit jusque-là. C’est qu’ils sont de plus en plus à l’aise nos franco-américains. Depuis toujours il nous semble portés et transcendés par une osmose quasi naturelle. Les BAM ! enchaînent avec brio les morceaux où se mêlent les flows vindicatifs des rappeurs texans et les propos tout aussi engagés mais scandés avec plus de douceur par Michel Cloup. "Get Loud or Get Dyin’", "Brain Drain Generation" ou encore "Lâchez les chiens" sont d’une efficacité redoutable parvenant à conquérir immédiatement l’ensemble du public. L’auditoire se retrouve ainsi partie prenante de la fusion musicale qui se joue sur scène. Voilà qui est fort plaisant à constater : le groupe a su garder son authenticité et l’alchimie atteint en live des niveaux inespérés lorsque l’on découvrait le projet ambitieux sur papier ou sur cd. Ce concert rassure quant à la crédibilité et la viabilité de mélanges rock-hip hop. Pas forcément évident d’échapper à la caricature ou de combler deux types de publics différents. Tout ce que l’on peut espérer dorénavant dans la continuité de cette nouvelle salve de concerts, serait la réalisation prochaine d’un second album !
En vidéo souvenir :

mardi 15 mars 2011

Récréation avec Binary Audio Misfits!en tournée.

Ce que l’on aurait pu prendre pour une passade est en train, au fil des mois et des années même, de se transformer en une belle aventure qui semble ne pas vouloir s’arrêter de sitôt. C’est à l’initiative de Francisco Esteves, qu’Experience(FranciscoMichel Cloup et Patrice CartierLE Groupe toulousain que tout le monde devrait connaître C’est la plus groupie de leurs groupies qui vous le dit ! a fait une sacrée rencontre musicale transatlantique. La légende raconte que c’est grâce à Myspace qu’Experience a pu entrer en contact avec les rappeurs américains de The Word Association. La collaboration de ces deux mondes musicaux géographiquement éloignés mais culturellement proches a donné naissance à un album fort convaincant B.A.M ! disponible à l’achat et à l’écoute chez Platinum Records. Pour avoir vu la formation sur la scène du Glazart en octobre 2009 pour l’un de leur tout premier concert, la prestation desBinary Audio Misfits était déjà impressionnante quant à l’alchimie quasi-naturelle déjà présente entre les membres d’Experience et les rappeurs texans. Autant dire que cette nouvelle tournée est une occasion unique de retrouver ou découvrir ceux qui sont à l’origine d’une l’alliance fort réussie de l’indie-rock toulousain avec le hip hop ricain.

lundi 14 mars 2011

Chelsea Wolfe – Stimultania, Strasbourg (14/03/2011)



Autant dire qu’entre les chroniques émoustillantes de l’album The Grime And The Glow et les retours enthousiastes des premières prestations françaises de la jeune californienne Chelsea Wolfe, l’impatience était grande de croiser enfin la jeune femme sur scène. 
C’est un public strasbourgeois averti qui s’était donné rendez-vous ce soir à la galerie Stimultania pour profiter de l’aubaine. Encore un joli coup de programmation de la part de l’association Komakino pour ce début d’année 2011. Faire venir l’étonnante prêtresse de la dark-folk dans le cadre du Stimultania, on ne pouvait espérer meilleur endroit pour profiter au mieux de l’ambiance sombre lo-fi psychédélique qui accompagne la jeune artiste et ses morceaux tourmentés. Chouette disposition de salle d’ailleurs avec un recoin face à la scène rendant la proximité encore plus intime. Elle est touchante la demoiselle en noir avec sa panoplie semi gothique. Visage caché derrière un voile façon mantille, Chelsea Wolfe nous convie dans un bel univers de musique "goth-folk-experimentale" comme elle aime à la décrire. Allez savoir pourquoi, les interprétations de Chelsea m’ont rappelé par moment les ambiances tristes de morceaux de This Mortal Coil. Beaucoup moins lo-fi que je le craignais, nettement plus expérimental que je l’imaginais, c’est un set envoûtant qui nous fut proposé avec quelques morceaux très efficaces dont l’incontournable "Moses". La discrétion charmante de la plus gothique des californiennes a su toucher profondément un public qui n’oubliera pas sa (première) rencontre avec la dame en noir.

dimanche 13 mars 2011

::MADE ::IN ::HEIGHTS :: - Winter Pigeons (EP)

sorti le 24 décembre 2010 et disponible via Bandcamp
 ::MADE ::IN ::HEIGHTS :: est l’aboutissement d’une rencontre : celle de DJ Sabzi et de la chanteuse Kelsey Bulkin. C’est dans l’univers du rap engagé, au sein de la formation duo Blue Scholars, que DJ Sabzi s’est fait connaître et a gagné depuis 2002 une crédibilité solide dans les mouvements hip hop de la Côte Est américaine. En décembre dernier, avec une amie au chant aérien enjôleur, Kelsey Bulkin , il décide de monter un projet parallèle quelque peu éloigné de ses réalisations hip hop. Période festive oblige, le duo propose d’offrir en téléchargement gratuit leur réalisation comme cadeau de noël.
Winter Pigeons (Songs To Raise Your Dead Spirits) EP est présenté par DJ Sabzi comme une douceur sirupeuse de fin d’année. Les 4 morceaux de l’EP (auxquelles s’ajoutent trois versions instrumentales) évoluent bien plus dans du sucré rafiné que dans du sirupeux indigeste. Tout cela tient sans doute au travail remarquable de l’artiste américo-iranien qui a su mêler avec beaucoup de tact ses montages sonores avec les chants éthérés de sa compagne musicale. L’alchimie y est parfaite et quand s’ajoute à tout cela des samples de Sufjan Stevens que DJ Sabzi a su se réapproprier avec finesse, le résultat n’en est que plus convaincant. Une belle écoute pour s’aérer l’esprit des horreurs actuelles.


jeudi 10 mars 2011

Au temps des Happy Drivers

Durant mes années Lycée mes obsessions musicales tournaient essentiellement autour de deux labels : 4AD et Boucherie Production. C’est par l’intermédiaire du second qu’un jour j’ai croisé la route des trois énergumènes formant les Happy Drivers. Chose que je ne m’explique toujours pas : il s’agit du seul groupe dont j’ai fait partie du fan club. C’est d’autant plus étonnant que je n’ai jamais voué une passion particulière pour le punk rockabilly. Ce n’est certainement pas le look peu glamour des trois compères qui a pu me transformer à ce point en groupie. Qu’est-ce que j’étais fière de recevoir régulièrement mes petits stickers, mes exemplaires du fanzine et d’aller voir le trio guitare-batterie-contrebasse en concerts. Paradoxalement, j’ai toujours parfaitement assumé mon idolâtrie pour Big Bob Smith mais ai toujours caché honteusement mes déviances Happy Drivers. Au hasard d’errances récentes sur le net j’ai découvert qu’il y avait, comme moi, un noyau dur de personnes de mon âge et même des bien plus jeunes (ceux dont les parents écoutaient...) se passionnant pour les Happy Drivers, fantasmant même sur une éventuelle reformation. Chose peu sûre vu que depuis 1995 Thierry Petel (le batteur) etJean-Christophe Jehanne (le guitariste chanteur) se consacrent à du rock médiéval notamment au sein de la formation "Les Gargouilles". Alain Marietti (le contrebassiste) officierait quant à lui comme batteur dans quelques formations bordelaises. C’est vrai que les Happy Drivers restent un groupe à part dans le paysage musical des années 80/90. On retiendra la fraîcheur d’un rockabilly psychédélique et très nerveux, une rythmique classique, des riffs efficaces, un jeu trash à la contrebasse, des reprises inattendues qui déménageaient ("La Isla Bonita", "I Shot The Sheriff"), un look peu sexy mais très rigolo. En fait les Happy Drivers resteront à tout jamais des bonshommes fort sympathiques qui nous proposaient des morceaux tellement délirants et jouissifs qu’on devenait instantanément fan !
Le meilleur des Happy Drivers :
  • Indians On The Road /We’ll Be Going On (1987)(la réédition CD compile les deux 33 tours) - Pias/Boucherie
  • War (1990) - Pias/Boucherie
  • Toowoomba (1991) - Pias/Boucherie
  • Epica Carmina (1993) - Pias/Boucherie





samedi 5 mars 2011

Récréation avec Crocodiles - Live on KEXP


Depuis deux ans mon cœur balance pour les Crocodiles de San Diego. C’est avec un premier album bien réjouissant, Summer Hate, que les jeunes hommes avaient su raviver une forme de mélancolie shoegazienne de retour en force ces dernières années. Essai transformé lors de la sortie de Sleep Forever en septembre dernier dont le tournant bien plus brit pop/rock nerveux s’est révélé fort convaincant.


Il y a quelques jours KEXP, média incontournable de Seattle, proposait une session live des Crocodiles mêlant "vieux" titres et nouvelles réalisations. A la vue de ces captations vidéos, nous sommes confortés par l’efficacité de morceaux aux influences toutes aussi diverses que des ambiances shoegaze, psychédéliques, rock garage, brit pop et j’en passe. Sans être les révélateurs d’un son nouveau, les Crocodiles américains savent user d’un charme certains et concocter des morceaux ravageurs en remettant au goût du jour quelques recettes efficaces des décennies passées.