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lundi 31 octobre 2011

Juffage + Balmorhea - CEAAC, Strasbourg (29/10/2011)

Balmorhea - Photo Noisy Town

Cela faisait sacrément du bien de déambuler dans les rues du quartier de la Krutenau ce samedi soir pour se rendre à la galerie d’art CEAAC. Déjà parce que le lieu est superbe, la galerie possédant un réel cachet mais aussi parce que quelques connaisseurs nous avaient prévenus quant à la beauté et le côté inoubliable du concert de Balmorhea qui nous attendait.
Programmés dans le cadre du festival Supersound 2011, le retour du groupe texan dans les terres alsaciennes était aussi une manière de découvrir un énième lieu atypique de Strasbourg dans lequel la Fédération Hiéro peut programmer ses concerts. L’espace est vaste, superbe, parquet au sol, escalier en colimaçon, grandes baies vitrées derrière lesquelles on devine des silhouettes qui s’affairent. En plus d’apporter un cadre magique le lieu offre aussi une acoustique fort intéressante.
Juffage - Photo Noisy Town

C’est un personnage assez étonnant qui avait pour mission de débuter la soirée. Jeffrey T Smith qui se cache derrière le projet Juffage est un artiste multi-facettes. A lui tout seul il joue de tous les instruments... en même temps. Et ça c’est fort ! Il use de boucles et programmations diverses qui se succèdent et surimposent si bien qu’on a le sentiment d’avoir un groupe véritable qui joue face à nous. Il faut faire preuve d’une grande dextérité, rapidité et d’une organisation hors pair pour tenir un set de la sorte. Le concert en est d’autant plus remarquable que les morceaux joués sont plutôt efficaces. Quand Balmorhea s’installe c’est tout de suite autre chose. Le groupe d’Austin est venu en nombre et avec beaucoup de matériel. Chanceux nous sommes quand nous apprenons que sur une tournée européenne Strasbourg sera leur unique date française ! C’est une découverte et l’un des plus beaux moments de concert vécus ces dernières semaines. A la beauté des cordes se succèdent des rythmiques aériennes, des pérégrinations à plusieurs mains sur xylophone créant quelques envolées magnifiques.

Dans le cadre du CEAAC le concert prend une dimension visuelle et sonore qu’il sera difficile d’égaler et d’oublier.
En live Balmorhea ça donne cela :
Et aussi cela : Ou encore cela :

samedi 29 octobre 2011

Raekwon + R.E.Q. + Abstrakt Wormz - Le Molodoï, Strasbourg (28/10/2011)


Quand il y a quelques semaines les associations Pelpass & le festival Interférences nous annonçaient la venue prochaine de Raekwon dans la salle du Molodoï notre première réaction fut de se demander si il s’agissait bien là duRaekwon rappeur américain membre éminent du groupe Wu-Tang Clan ou alors d’un homonyme local officiant dans une sorte de rap musette ou hip hop fanfare (connaissant l’éclectisme des programmations Pelpass plus rien ne serait étonnant). C’est en découvrant les flyers que notre scepticisme s’envola ! Joli coup de la part de ces associations d’avoir réussi à faire venir cette figure du rap ricain et de le programmer au Molodoï alors que certains l’auraient plutôt vu déambulant sur des scènes plus "expertes" du côté de La Laiterie voisine. C’est un beau pari qu’ont relevé Pelpass et Interférences et il ne fallait pas se planter. Organiser une soirée hip-hop de cette ampleur nécessitait une organisation sérieuse à la fois pour son bon déroulement et pour la qualité des concerts proposés.
La mise en place d’une double entrée billetterie évitait à ceux ayant choisi de prendre leur billet à l’avance de devoir faire la queue avec les acheteurs du soir.Voilà qui a permis une fluidité et un accueil à l’entrée tout à fait impeccables.
Et il y avait du monde au Molodoï pour cette soirée avec un public très bon esprit, très bien encadré (avec discrétion et efficacité) dont on devinait l’impatience de côtoyer Monsieur Raekwon. Dès le début des festivités les spectateurs du Molodoï ont su se montrer attentifs et chaleureux avec les artistes qui ont assuré la mise en bouche.

C’est un jeune homme seul derrière ses platines, Abstrakt Wormz, qui assura le warm up (échauffement) de la salle. Pendant près d’une heure le garçon a enchainé des morceaux hip hop / rap connus et quelques nouveautés avec une certaine maestria il faut bien l’avouer. Je ne suis généralement pas fan de ce type d’exercices. Pourtant le choix des morceaux et leur agencement étaient fort bien réfléchis et menés. Un beau travail de prospection et de partage pour débuter la soirée.

Le trio R.E.Q. pouvait ensuite prendre place pour nous offrir un moment fort sympathique. Déjà le new-yorkais Mister E, de part sa fonction de MC et son charisme mène le groupe avec aisance et efficacité. Son petit côté maître d’école sévère qui nous incite à mettre plus d’ambiance n’est pas pour me déplaire. En tout cas on se tient à carreaux et le public n’a pas envie de décevoir le Maître américain qui vient d’arriver en coulisse. Avec Mister E on retrouve Dj Q etRhum One (d’où le nom R.E.Q.!) Le premier est un scratcheur hors pair (si j’en crois sa réputation, n’allez pas croire que je suis spécialiste en scratch, cut et battle etc.). Quant à Rhum One il officie du côté de la beatbox et de la MPC et nous a offert une petite pause human beatbox (il fait les sons avec sa bouche uniquement) assez rigolote. Le groupe proposa des morceaux énergiques vraiment appréciés par le nombreux public présent hier soir.

Pile poil à l’heure Raekwon arrive pour rejoindre avec ses membres l’un de ses compagnons déjà présent sur scène. Ahhhh c’est un sacré personnage ce membre du fameux Wu Tang Clan. Comme beaucoup de rappeurs américains il ne fait pas dans la dentelle. Si tu as 40 ans et que tu n’as pas la même montre que Raekwon au poignet c’est que tu as ... bon goût ! Plus sérieusement c’est vrai qu’il est toujours amusant de constater que certains clichés du rap perdurent avec les montres ultra-clinquantes, le bonnet un peu moche et le jogging peu seyant. En même temps le personnage dégage une sympathie et une sincérité qui ne semblent pas feintes. En tout cas, le plus nounours des rappeurs américains assure sur scène et sans artifices. Les morceaux dont l’inévitable "Ice Cream" se succèdent avec une efficacité redoutable. Le set offert est à la fois puissant, émouvant et d’une grande générosité. Nous étions chanceux de pouvoir profiter ainsi de la prestation exceptionnelle de ce maître du hip hop underground dans des conditions de concert tout aussi remarquables. Bravo et merci aux organisateurs.

dimanche 23 octobre 2011

Delacave + OneFuckOne - Hall des Chars, Strasbourg (22/10/2011)

Photo Lomography Corporation

L’association Radical Câlin et Séverine d’Assonance nous avaient concocté une soirée fort alléchante avec en tête d’affiche les lyonnais de Zëro. Il y avait beaucoup de possibilités de sorties musicales hier soir sur Strasbourg avec aussi le concert de Civil Civic à Colmar pour les plus téméraires. (Ils rejoueront à Strasbourg bientôt d’ailleurs : le 04/11 au CEEAC.) Pourtant c’est un public relativement nombreux qui a investi jusqu’au milieu de la nuit la salle des colonnes du Hall des Chars.
Voilà le genre de soirées qu’on adore : celles qui permettent les rencontres et coups-de-foudre inattendus. C’est pour Zëro que je me déplaçais surtout et malgré un set tendu et efficace du groupe d’Ici d’Ailleurs, la prestation qui m’a fait chavirée fut celle du duo Delacave.

Un homme et une femme forment ce groupe fantomatique. Lui, Seb Normal, on le connaît un peu par ici puisqu’il officie depuis quelques années au sein des recommandables The Feeling Of Love. Elle, Lily, compagne discrète impose sur scène des formes d’interprétations délicates flirtant insidieusement aux frontières du macabre. Déjà à l’écoute des morceaux proposés sur Bandcamp, c’est dans une atmosphère sombre et bizarre que nous plongent les rythmiques obsédantes ainsi que le chant distordu et plaintif de Delacave. En live l’effet n’en est que plus bluffant : le spectateur se trouve carrément immergé dans un bain d’ambiances sonores magnétiques et inquiétantes. Le concert du couple marqua intensément ce début de soirée.
En écoute :

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Image vidéo B Fritsch

Ensuite c’est un tout autre duo qui prenait place sur scène et au milieu du public du Hall des Chars : les italiens de OneFuckOne. Voilà un set qui fut sympathique à suivre malgré un démarrage un peu lent. Pourtant, il ne devrait pas laisser de souvenirs grandioses. Même si l’ensemble était de qualité, c’était à se demander parfois si ceux qui s’éclataient le plus dans la salle n’étaient pas les deux membres du groupe partis dans des délires personnels. Décrochage complet sur la fin du concert pour ma part, sans doute plongée dans la nostalgie de la prestation de Delacave et dans l’attente impatiente de l’arrivée de Zëro.
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Ce que l’on peut dire de Zëro c’est qu’ils assurent. Quel que soit l’état de leur membre, malgré un public un peu émoustillé et éméché ou les bugs techniques de dernières minutes rien ne semble démonter les lyonnais. Le groupe a de la bouteille et s’est longuement rôdé pour exceller dans les concerts énergiques (que ce soit sous Zëro ou lors des formations précédentes de certains membres :Bästard et Narcophony). Tendus et carrés tels pourraient être les caractéristiques propres aux morceaux délivrés cette nuit. Forcément l’efficacité était au rendez-vous et c’est avec un plaisir intense que le public s’est laissé bousculer par les sonorités expertes que le groupe a assénées sans répit malgré de mini couacs techniques. Une prestation à la hauteur des attentes que l’on pouvait porter sur Zëro ne les connaissant, pour ma part, qu’au travers de leurs réalisations studio
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mercredi 19 octobre 2011

Conquering Animal Sound - Stimultania, Strasbourg (19/10/2011)


Photo Nelly Grandjean 

Il faisait bon se rendre à la galerie Stimultania hier soir. Non pas pour le plaisir masochiste de déambuler dans la rue Kageneck par un temps devenu glacial. Le petit bonheur de ce début de soirée fut signé Conquering Animal Sound : duo écossais à la pop électronique délicate programmé dans le cadre du festival Supersound Hiero. Autant être honnête : après de très nombreuses écoutes de leur précédente réalisation Kammerspiel, je m’attendais à un set sympathique mais flirtant rapidement du côté de l’ennui voire de la mièvrerie. En fait, non ! Déjà James Scott et Anneke Kampman ont interprété assez peu de morceaux de leur récent album laissant la part belle aux réalisations inédites et séduisantes. Mais surtout la part électronique s’est révélée nettement plus attractive lors du passage en live qu’à l’écoute sur disque. Alors est-ce le côté interactif et la curiosité d’observer les bidouilles du couple qui fascinent ? Quoi qu’il en soit, durant l’heure de concert, le plaisir suscité par des interprétations magiques a su maintenir un même niveau d’intensité. Tout en distillant une musique aux arrangements raffinés, véritables petits écrins à la voix toute aérienne de Anneke Kampman, le duo fait preuve d’une rigueur extrême dans ses interprétations. Le set est carré, bien réfléchi et parfaitement mené. Une apparence un peu scolaire peut-être mais d’une belle efficacité qui nous a procuré une parenthèse de milieu de semaine d’une rare douceur.

Le morceau "Maschine" fut interprété en rappel (extrait du concert parisien du début de mois) :

lundi 17 octobre 2011

Oh ! j’ai cru voir un Pelican!


C’est à l’Empty Bottle de Chicago que les quatre membres locaux du (fabuleux, merveilleux, inégalable) groupe du post-metal Pelican ont proposé, lors d’un concert récent, un morceau complètement inédit à paraître sur un album (EP ?) à venir. Quand on entend l’efficacité du titre capté dans de médiocres conditions sonores on espère vite pouvoir jeter une oreille sur un enregistrement studio et quelques autres titres. Extrait fort prometteur.
"more info soon..."

dimanche 16 octobre 2011

Conquering Animal Sound - Kammerspiel




album sorti le 07 février 2011 chez Gizeh Records


Conquering Animal Sound est un duo originaire de Glasgow dont le premier album, Kammerspiel est sorti en février dernier. Si l’on se veut bienveillant, on qualifiera cette réalisation d’œuvre délicate aux boucles sonores (loops) envoûtantes. Kammerspiel offre quelques morceaux aux charmes indéniables avec certaines petites trouvailles sonores savoureuses. Il est agréable de se laisser bercer au son de la voix fragile et innocente d’Anneke Kampman . L’atmosphère musicale minimale et intimiste que James Scott élabore est souvent bien plaisante. Seulement voilà : onze morceaux à cette sauce ça devient vite lassant. Anneke a certes une belle et délicate voix mais elle manque cruellement de caractère (la folie d’une Björk ou l’espièglerie des CocoRosie). Ensuite la monotonie l’emporte vite sur la délicatesse. Malgré quelques pistes remarquables on s’ennuie cruellement à l’écoute complète de l’album. Il sera intéressant de profiter du groupe lors de son prochain passage à la galerie Stimultania dans le cadre du Festival Supersound 2011 pour se faire une opinion définitive.


Site Officiel

samedi 15 octobre 2011

Urban Junior - Kitsch’n bar, Strasbourg (14/10/2011)

Photo Nelly Grandjean

Pourquoi s’enquiquiner à monter un groupe quand on peut tout faire tout seul ? Ce serait un peu le credo d’Urban Junior, musicien suisse. Véritable homme orchestre, il ne prend guère de place le bougre. Un mètre carré lui suffit pour se déchainer sur sa guitare, sa batterie, ses petits instruments électroniques et mettre le feu à n’importe quelle salle ou bar. Vendredi soir le concert d’Urban Junior au Kitsch’n bar était la halte revigorante à ne pas rater pour ceux qui erraient dans Strasbourg au gré des animations proposées par l’Open Night de l’art contemporain. Après une escapade à la SemenceRIE, à l’Apollonia ... ou encore au Stimultania voisin et avant un saut au CEAAC pour les plus tenaces, la pause musicale du suisse déjanté valait vraiment le coup d’oreille. On m’avait narré la prestation du bonhomme l’an passé à Colmar lors du festival Supersound 2010 et, je dois bien l’avouer, j’étais assez sceptique m’attendant plus à un concert potache d’un zinzin comique qu’un véritable set musical. Ce que j’ignorais c’est que l’artiste était l’auteur de quelques LP de choix et tournait depuis déjà 2003. Autant dire qu’Urban Junior a de la bouteille et derrière ses facéties de vitrine, l’homme propose des morceaux terribles mêlant électro, guitare rock endiablée et rythmiques primaires . On navigue un peu dans tous les domaines qui font bouger les foules : du rock-garage à l’electro-clash. Semi-surprise du set proposé (puisqu’un certain Mr K. nous avait donné l’info avant le concert) une reprise assez dingue du morceau "Eisbär" de Grauzone (Stephan Eicher). Urban Junior est un artiste doué, réjouissant avec un brin de folie qui rend ses sets mémorables.
Site Officiel : Urban Junior - One man Band
Un idée du bonhomme en vidéo officielle :

La reprise "Eisbär" jouée ailleurs :

vendredi 14 octobre 2011

Yann Tiersen - Skyline


sortie prévue le 17 octobre 2011 chez Mute
Attention on nous prévoit une déferlante Tiersen pour les jours à venir ! Lundi prochain Yann Tiersen sort un (encore) nouvel album. Musicien prolifique, il ne lui a pas fallu un an pour donner suite à un Dustlane qui enthousiasma bon nombre d’auditeurs à la fois sur disque et en tournée (un bon souvenir de la Route du Rock 2010 d’ailleurs). Après un virage rock amorcé il y a plusieurs années, c’est du côté de l’expérimentation des musiques électriques que Tiersen aime dorénavant se perdre. Skyline offre une suite logique au travail amorcé avec Dustlane
"Mon idée était de jouer le contraste entre les parties électriques et assez denses et quelque chose de plus sobre, minimal, notamment les parties de piano et de cordes" explique le musicien. C’est entre Paris, San Francisco, et Ouessant, que l’album fut enregistré et mixé par Ken Thomas (Sigur RósM83David Bowie). Skyline déroute à la première écoute avec l’impression que l’album manque de cohérence et nous fait valdinguer sur des pistes proches de la bizarrerie sonore. Ils sont quand même étonnants les cris aboiements au démarrage de "Exit 25 Blok 20", on se croirait dans de l’Animal Collective. En y ajoutant les quelques samples vocaux et les sirènes répétitives : on aurait vite fait de trouver le morceau indigeste. Ce serait oublier le génie de Tiersen, sa touche particulière, qui est de parvenir à créer une dynamique mélodique toujours enthousiasmante quels que soient les arrangements ou les expérimentations sonores qu’il propose. Cet élan musical qui est propre aux réalisations du breton (depuis ses tous premiers morceaux) demeure au fil des albums d’une efficacité sans faille. Avec près d’un mois de pré-écoutes, Skylinese pose comme un album encore une fois fort réussi de Tiersen qui marquera à coup sûr la discographie de notre artiste breton le plus international.
La tournée européenne passera par le Trianon à Paris le 28 octobre et aux Rockomotives de Vendôme le 29 octobre prochain.

Extrait en vidéo :

mardi 11 octobre 2011

Male Bonding - Mudd Club, Strasbourg (11/10/2011)


Nathan Hewitt nouveau guitariste de Male Bonding / Photographie Nelly Grandjean

Pour une fois l’intuition fut excellente conseillère ! C’est avec un léger sadisme que j’imagine le désarroi de ces quelques-uns qui, à la lecture de ce qui va suivre, comprendront qu’hier soir malgré la fatigue, le milieu de semaine et le trop de choses à faire... il aurait mieux valu se remuer le popotin et filer en début de soirée jusqu’au Mudd Club. Il faut aussi dire que l’association Komakinoa eu un sacré flair (et/ou de la chance) de pouvoir programmer à la dernière minute l’un des groupes phares du mythique label de Seattle Sub Pop ! : les britanniques Male Bonding. Cette jeune formation vient de sortir son dernier album Endless Now encensé à juste titre par Pitchfork et Spin.
Bravo au Mudd Club d’avoir servi de point de chute à une soirée qui s’est révélée délicieusement festive. On ne mesure pas suffisamment cette chance enviable pour nous autres provinciaux de pouvoir profiter de tels groupes dans des conditions proches du concert privé. [ aparté | On se réjouit certes mais petit bémol : il devient de plus en plus évident qu’il manque sur Strasbourg un lieu véritablement conçu pour accueillir des concerts à "capacité moyenne". Les sets proposés dans les caves de bar ou les galeries photos ont un charme certain mais ne permettent pas des prestations d’une qualité sonore correcte et respectueuse des artistes accueillis. Ne parlons même pas du Molodoï qui convient mieux aux soirées "festives" ou étudiantes qu’aux concerts véritables et du Hall des Chars , lieu "de secours" sympathique mais un peu inadapté au live pur et dur. Espérons pour les années à venir une salle de concert mise à la disposition de toutes les associations dont la motivation sans faille et la débrouillardise permettent d’ouvrir le public strasbourgeois à des programmations pointues en musiques indé & autres. Ce ne serait pas du luxe et franchement mérité pour toutes ces années de labeur voire de combats menées par certains. ]
En tout cas ce fut hier la soirée des bonnes surprises ! D’abord par l’affluence d’un public relativement important bien qu’averti tardivement. Ensuite par un retour en grâce du Mudd Club où je n’étais pas retournée depuis l’été et dont je gardais quelques souvenirs éprouvants de concerts suffocants et de murs dégoulinants de transpiration. Hier soir on s’y sentait à l’aise appréciant au mieux l’ambiance avec un nombre idéal de convives présents. Enfin et surtout par une découverte scénique réjouissante d’un groupe qui a su faire vibrer de bout en bout le public avec des morceaux où se mêlaient rock, influences grunge, douceur hippie et mélodies pop. Nous avons ainsi pu apprécier l’une des meilleures qualités sonores pour un concert au Mudd Club. Male Bonding est à l’origine un trio. Le groupe s’est dernièrement enrichi de la présence d’un second guitariste Nathan Hewitt et je ne sais pas si c’est la moiteur de la salle, le charme du garçon... bref, sa présence hier sur scène m’est apparue comme évidente et indissociable de la qualité du set délivré. [Il serait d’ailleurs intéressant d’avoir des avis comparatifs de personnes ayant vu le groupe en format trio lors de la précédente tournée.] Les morceaux proposés, même si parfois répétitifs dans leur construction, se sont enchaînés sans temps mort n’offrant au public aucun répit, créant une addiction certaine et une intense frustration lorsque le concert s’est achevé. Une soirée intense qu’il ne fallait pas rater.
Prochaine date française :
- 14 octobre 2011 Lille (Aéronef)
Male Bonding sur album :

Male Bonding en live :



vendredi 7 octobre 2011

Aucan - Stimultania, Strasbourg (07/10/2011)


Aucan c’est vraiment la bonne surprise live de la rentrée. La grosse claque diront certains. Il y a un mois nous pleurions l’annulation de la prestation de Battles à La Laiterie ; nous n’imaginions pas que l’association Komakino nous offrirait quelques semaines plus tard une compensation exceptionnelle en programmant à la galerie photos Stimultania un trio italien tout aussi percutant que les regrettés américains. Une chose déroutante avec Aucan pour ceux qui les découvraient en live hier soir : leurs morceaux en concert sont assez éloignés des ambiances post-rock mélodiques que l’on peut entendre sur album (Black Rainbows à écouter via Bandcamp). Je ne sais pas pourquoi je m’attendais à un concert certes puissant mais dont l’atmosphère générale flirterait plus du côté de l’"ambient" et du post-rock que du math rock. Autant dire que le survoltage rythmique des trois jeunes hommes dès les premières notes délivrées dans un Stimultania bondé a eu un effet délicieusement dévastateur. Les garçons aux sweets à capuche gris débordent d’énergie et ce n’est pas le public averti qui s’en plaindra. Alors il semblerait que les puristes [les sectaires] leur reprochent de mêler à la base rythmique math rock du groupe la présence de synthés erratiques. Quoi qu’on en pense cela ne choque guère. Bien au contraire ce mélange des genres apporte une identité propre au trio italien qui permet justement de ne pas les considérer comme des énièmes clones des Battles de référence. Pendant une heure les encagoulés ont déversé un flot impressionnant de décibels régalant un public strasbourgeois rapidement conquis. Le concert du Stimultania semblait être l’une (la ?) des premières dates de la tournée franco-européenne des italiens, cela laisse songeur quant aux prestations à venir par ailleurs. A ne surtout pas rater.
En images qui bougent (extraits de la tournée 2010 et 2011) :

mercredi 5 octobre 2011

Boom Bip - Zig Zaj

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album sorti le 03 octobre 2011 chez Lex Records
Derrière Boom Bip se cache le producteur musicien américain Bryan Charles Hollon. Ce spécialiste des musiques expérimentales et électroniques a surtout marqué la première moitié des années 2000 avec ses propres réalisations. On pourrait craindre un énième album de musiques électroniques concocté en solitaire dans un home studio. Pas du tout. Zig Zaj est le fruit de multiples collaborations avec des musiciens croisés régulièrement dans les sphères de l’indie-rock voilà qui apporte une teinte rock fort appréciable. Au fil des 10 pistes on croise Alex Kapranos (Franz Ferdinand), Cate Le BonMikey Noyce (Bon Iver), Luke Steele (Sleepy Jackson), Josh Klingghoffer(Red Hot Chili Peppers) ou encore des membres de Warpaint. Les morceaux collaboratifs sont sans doute les plus réussis. Malgré une réalisation actuelle l’album est porté par une ambiance "nostalgie années 80" qui pourrait se révéler indigeste si elle n’était pas traitée avec la subtilité d’un Bryan Charles Hollon


dimanche 2 octobre 2011

We Were Promised Jetpacks - Act On Impulse

single extrait de l’album In The Pit Of The Stomach

sortie prévue le 04 octobre 2011 chez FatCat Records
Dans deux jours les écossais de We Were Promised Jetpacks sortiront leur second album : In The Pit Of The Stomach. Leur dernière réalisation était l’EPThe Last Place You’ll Look paru en 2010. Depuis le groupe tourne énormément. Comme leurs illustres compatriotes Mogwai, les garçons de We Were Promised Jetpacks savent manier les montées en intensité et délivrer quelques sonorités brutes ultra-percutantes.