A Propos

Rubriques

mercredi 29 février 2012

J.D. McPherson - North Side Gal (single)


J.D. McPherson - North Side Gal

single extrait de l’album Signs & Signifiers dont la réédition est prévue le 17/04/2012 via Rounder
Même si cela en étonnera certains, mon attirance pour ce morceau de J.D. McPherson fortement marqué Rock & Roll des temps passés est tout à fait conforme à l’état d’esprit qui m’anime en ce moment. Entre la redécouverte des plaisirs du vinyle avec des réécoutes intensives de live des Doors, la relecture frénétique de Kerouac et ma plongée dans Ginsberg, il aura suffi que mes errances musicales me mènent sur la route d’un jeune homme (pourtant bien de notre époque) qui lui aussi se plaît à s’imaginer vivre en des temps anciens pour trouver son initiative intéressante.
Depuis 2010 les morceaux du petit gars de l’Oklahoma extraits de Signs & Signifiers sont diffusés et déjà connus d’un public d’initiés. L’album semble être bientôt réédité sur un nouveau label, ce qui explique un regain d’engouement et une découverte pour beaucoup de J.D. McPherson et ses deux compères. Après le revival new-wave / shoegaze doit-on s’attendre à un retour en force des sons fifties (que l’on peut aussi retrouver au gré des morceaux de Dirty Beaches) ??? La particularité de J.D. McPherson réside dans le fait que lui n’use pas de ses écoutes 50’s comme simples influences pour ses réalisations actuelles. Il crée aujourd’hui des morceaux qui auraient pu être écrits il y a 60 ans. D’ailleurs lui-même assure qu’il refuse toute inspiration musicale postérieure à 1958. Ses enregistrements sont réalisés certes dans des conditions actuelles mais avec des instruments d’époques. Le son lo-fi des morceaux deSigns & Signifiers n’a rien d’artificiel. J.D. McPherson est en quête d’une authenticité 50’s jusque dans le moindre détail. Un critique rock a dit "J.D. McPherson est un artiste original pourtant ses morceaux n’ont rien d’originaux mais il est le seul aujourd’hui à proposer ce genre musique."

mardi 28 février 2012

Pauwels - Mudd Club, Strasbourg (26/02/2012)


Comme cela se devine difficilement via ces tentatives hasardeuses de captures photographiques, Pauwels sont 4 garçons. Originaires de Mulhouse, cela fait une année que les jeunes hommes ont débuté une aventure musicale dont les premières réalisations démo et les quelques prestations scéniques sont des plus prometteuses. C’est encore dans l’incontournable Mudd Club qu’il fallait se trouver ce dimanche pour profiter d’une chouette soirée 2 concerts proposée par Assonance. "On" m’avait beaucoup parlé de Pauwels, c’était donc pour eux principalement que je m’étais déplacée.
Le groupe s’est nourri au bon gros son lourd et cela saute d’emblée aux oreilles. Il n’est guère étonnant de retrouver parmi les excellentes influences du quatuor des noms aussi prestigieux que Shellac ou encore Fugazi. Pourtant ce que propose Pauwels demeure assez singulier. Loin d’être un énième groupe "à la manière de..." c’est une forme de post-rock jamais éloignée de la puissance du rock stoner que délivrent avec efficacité les mulhousiens. La scène semble être leur lieu d’amusement privilégié. Très à l’aise, les membres du groupe, à l’allure étonnante pour certains, n’hésitent pas à investir en long et en large la cave duMudd Club jusqu’à pénétrer le public pour une meilleure communion sonore. Le set est vibrant avec une maîtrise du live assez étonnante et d’une efficacité féroce. A découvrir (déjà en morceaux démo), à voir sur scène ou revoir dès que possible.

Pour contacter le groupe : pauwelsmusic@gmail.com

samedi 25 février 2012

The Subways - La Laiterie, Strasbourg (23/02/2012)


C’était un jour d’août 2005, un premier Rock en Seine, il pleuvait. En cet après-midi de début de festival, devant un public clairsemé sous quelques parapluies, trois gamins de même pas 20 ans s’excitaient sur la scène de la cascade. Je me rappelle de la folie furieuse du batteur Josh Morgan, des sauts de cabri du chanteur Billy Luun et de la jupe très courte de la frétillante bassiste Charlotte Cooper. Il y avait chez ces trois-là toute la fougue de la jeunesse, une énergie débordante communicative et surtout un plaisir à jouer en live pour dégainer des morceaux qui sans être grandioses n’en demeuraient pas moins efficaces.
Plus de six ans ont passé, The Subways suscitent toujours autant l’enthousiasme des foules. Ils avaient de nouveau fait bouger du monde dans un Club Laiterie bondé en septembre 2006 ou lors de leur retour à la Laiterie en 2009 au cours d’une prestation nerveuse et attachante. Nous sommes en 2012 et le groupe apparaît encore plus fougueux que par le passé. C’est un dynamisme inaltérable qui anime le trio britannique de la première note jusqu’au dernier morceau de rappel. On pourra écrire tout ce que l’on voudra sur la qualité moyenne des trois albums, sur les mélodies bateaux et les paroles un peu gnangnan de Billy Luun. Il n’empêche que c’était une jubilation unanime qui portait le public de La Laiterie pour entonner en cœur des "Oh Yeah Oh Yeah !", "Shake,Shake !", "Be my, be my, be my little rock & roll queen !", "It’s a party !", " I want to hear what you, what you’ve got to say, I want to hear what you, what you’ve got to say ay ay ay...". Ok on ne navigue pas dans un lyrisme fou mais bon sang comme la simplicité peut être enivrante parfois. Véritable showman, au côté d’une Charlotte montée sur ressort, Billy Lunn et ses cheveux bleus (pour cacher ses cheveux grisonnants plaisante le jeune homme de 26 printemps) anime le concert dans la pure tradition des shows rocks britanniques. Souriant, affable, il offre au public de purs moments de bonheur. "Le chanteur souriait tout le temps, ça donnait envie d’être heureux :D" a écrit une skyblogueuse. Le groupe se fait plaisir, le public s’amuse, chantonne, hurle, sautille dans tous les sens, monte sur scène pour replonger gaiement. Le concert achevé ce sont des mines réjouies, des visages radieux qui accompagnent les premiers commentaires à chaud : "Quelle pêche !", "Eux ils ne font pas semblant !". De l’avis même de la chanteuse du groupe Ladylike Dragonsqui assurait la première (dont j’ai hélas raté une bonne partie du set) : "... c’était énorme ! ! ! ".
En images qui bougent, véritable condensé de la soirée avec public surexcité. (merci à Indolaure donc d’avoir immortalisé ce moment) :


mardi 21 février 2012

Kerretta - Mudd Club, Strasbourg (19/02/2012)

Photo flickrhivemind

Les absents ont toujours tort. C’est bien connu. En ce dimanche pourtant moins frisquet que les jours précédents, ils étaient nombreux ceux qui auraient sans doute adoré passer un petit moment en compagnie des trois bonshommes (dont deux barbus) néo-zélandais de Kerretta et leur post-rock hardcore.
Tant pis pour vous autres ! L’association Kloser avait organisé la venue du trio au Mudd Club. Ce sont donc dans des conditions de grands privilégiés que nous avons pu assister à un set d’une puissance sonore assez dingue et profiter de morceaux (pour la plupart issus du dernier album Saansilo) aux envolées post-rock qui n’auraient rien à envier à un Pelican ou autre Isis. Pour la forme hardcore le groupe use de rythmiques pesantes et de guitares saturées qui nous en mettent plein les tympans. Les trois garçons se donnent au maximum pour le public présent. Il n’en faut pas plus pour nous porter par vagues successives aux confins d’un post-metal d’une efficacité formidable. Le groupe achève son set avec "Onyxia" morceau dantesque qui marquera l’épilogue d’une soirée que beaucoup auraient mieux fait de ne point rater.
Kerretta en live ça donne ça :
Saansilo en écoute :

lundi 20 février 2012

Hermetic Delight - Le Hall des Chars, Strasbourg (18/02/2012)

Photo Lomography Corporation 
Dans ma belle collection de Hermetic Delight live il me manquait le Hall des Chars. C’est chose faite depuis samedi soir !

C’est dans le cadre de la Release Party du groupe Secretive que lesHermetic Delight faisaient officiellement leur entrée au sein de la sympathique famille du Collectif Kim. Comme à son habitude le collectif strasbourgeois avait peaufiné une petite soirée bien chaleureuse. En ouverture on pouvait retrouver les mélodies pop rock d’Away From Lukaaccompagnées par les illustrations poétiques réalisées en temps réel parAudrey Canalès. Ensuite les hôtes de la soirée, Secretive (dont on retrouve quelques membres au sein d’Away From Luka), conviaient leur public fidèle et toujours nombreux à découvrir leurs nouvelles réalisations pop folks issues de leur tout récent album Secretive. Après l’accueil enthousiaste réservé aux deux groupes vedettes du collectif ce sont les 5 z’amis d’Hermetic Delightqui sont venus prendre place dans une salle des colonnes configurée à l’inverse de nos habitudes (dos à l’entrée). Les filles du groupe sont très en beauté.Delphine d’abord, d’une féminité rare ce soir, offrait un atout charme indéniable à sa puissance de jeu de batterie toujours aussi efficace. La chanteuseZey ensuite, dont les interprétations habitées et langoureuses étaient ce samedi teintées d’une retenue fort appréciable. Très loin des "excès" repérés au Mudd Club, la chanteuse s’ est approprié avec finesse les chansons et les a portées sans en dénaturer l’essence musicale. Les trois garçons ne sont pas mal non plus... soit dit en passant. Ils savent tout l’Amour que je porte au groupe et aux morceaux d’ Universe Like Thousands of Red Alternatives. Leurs envolées guitares/basse dont ils deviennent de plus en plus maîtres opèrent à chaque accord et riff un charme redoutable. Le groupe est là pour se faire plaisir et nous faire plaisir. Il y parvient facilement malgré la pression légitime liée à l’attente que beaucoup portent sur ce concert. La tournée en Turquie est imminente, dans moins d’une semaine c’est le tremplin pour Décibulles, plus tard lesScènes d’Ici pour les Artefacts, ce n’est pas le soir pour se planter ou évoluer dans le pas trop mal. Les morceaux connus ne déçoivent pas, les montées en puissance sont toujours aussi bien ficelées. Le groupe se sent en confiance et ose même un morceau qu’ils répètent depuis seulement deux jours : encore une fois le public semble conquis. Le concert s’achève, la salle en redemande. Ce n’était pas vraiment prévu dans le timing de la soirée de faire un rappel. Willbe, qui passe juste après, est tout aussi ravi de laisser le groupe revenir nous offrir un ultime morceau. Si l’on a bien compris il s’agissait d’un titre intitulé "The Cat". Voilà un bien beau concert, sans doute l’un des meilleurs du groupe. Le set à peine terminé une partie du public est déjà dans l’impatience de profiter de nouveau des Hermetic Delight en live.


Du Atef qui bouge dans tous les sens chez .gif.corporation ! Wahoooo !!!

Du Bon Iver en acoustique made in 4AD & Jagjaguwar

Après la sortie d’un album éponyme avec quelques morceaux remarquables qui marqua durablement l’année 2011, Bon Iver (pour le coup Justin Vernonet son acolyte Sean Carey) ont enregistré dans le AIR Studio’s Lyndurst Hall au cachet particulier 5 morceaux joués en acoustique piano contre piano. 
Rien que pour la beauté des deux premiers titres la session vaut le coup d’œil et d’oreille.
Track Listing :
- Hinnom, TX
- Wash.
- I Can’t Make You Love Me
- Babys
- Beth/Rest

vendredi 17 février 2012

A Silver Mt. Zion – The West Will Rise Again EP


EP réalisé à 1000 copies début 2012 disponibles lors des concerts de la tournée nord-américaine
Plus trop de nouvelles des canadiens A Silver Mt. Zion (du labelConstellation Records) depuis leur dernière réalisation il y a deux ans :Kollaps Tradixionales.
Le groupe actuellement en tournée sur le continent nord-américain propose quelques morceaux inédits que l’on peut trouver ça et là diffusés sur le net (dans une qualité sonore médiocre).
Autant se satisfaire de cette version live du titre "The State Itself Did Not Agree"
(d’une bien meilleure qualité audio) si mater les fesses de la charmante violoniste pendant 6 minutes avec en fond visuel la touffe de cheveux d’Efrim ne vous rebute pas.

mercredi 15 février 2012

The Mars Volta - The Malkin Jewel


single sorti le 14 février 2012

Extrait de l’album à venir Noctourniquet prévu le 26 mars 2012
Ils n’arrêtent plus d’être de retour les bruns chevelus Cedric Bixler-Zavala etOmar Rodriguez-Lopez ! Après la résurrection d’At The Drive-In pour quelques festivals d’été (infos à suivre ICI), c’est un nouvel album de The Mars Volta qui sortira d’ici quelques semaines.
Je me rends compte au fil de leurs albums que se passionner pour The Mars Volta depuis le phénoménal De-Loused in the Comatorium (Il faut absolument se plonger dans sa genèse particulière et ses morceaux intenses ) se révèle par moment un véritable sacerdoce qui étonne certains. C’est presque un travail d’auto persuasion intense dont il faut faire preuve pour trouver encore des qualités aux délirantes réalisations Octahedron et Amputechture. Pourtant à l’époque ces albums pouvaient enthousiasmer... sincèrement l’auditeur. C’est un peu honteuse que je me remémore cette passion dévorante pour des chants ridicules qu’on aurait cru sortis d’un ballon d’hélium, pour des morceaux interminables et barbants, des improvisations incompréhensibles, des titres imprononçables, des artworks d’une mocheté inimaginable ... Y a pas que l’amour qui rend aveugle moi je vous le dis ! Summum du n’importe quoi : je resterai à jamais associée au pire souvenir de concert d’un ami que j’avais cru pouvoir convertir à ma passion délirante pour les bruns frisés sautillants. Le pauvre n’oubliera jamais ses plus que trois longues heures de souffrance passées dans un Olympia bondé avec un Cedric transformé à l’époque en une grosse diva qui n’avait de sexy que ... ben plus rien finalement, un Omar complètement dans son truc d’improvisations jam à répétitions si bien qu’au fil du concert c’était sans doute le seul à se faire encore plaisir dans cette salle et un batteur véritable réincarnation de Terminator avec des baguettes à la place des mains qui tentait de nous faire des démonstrations techniques assez proches du "c’est moi qui sais jouer le plus fort du tambour" que l’on croise souvent chez les moyennes sections de maternelle. Cet épisode douloureux marquera un détachement certain pour les ténébreux chevelus et une prise de conscience que finalement The Mars Volta est sérieusement en train de partir à vau-l’eau
C’est donc avec la même résignation que le chat à qui l’on doit faire prendre un bain que j’ai écouté hier ce premier extrait d’un album au nom encore bizarroïde : Noctourniquet.
Cette fois Cedric Bixler aurait reçu l’inspiration divine de Godfathers(groupe anglais des années 80), de Solomon Grundy (personnage de comics), ainsi que du mythe grec Hyacinthus. Voilà qui promet des journées entières de prise de tête à décoder chacune des paroles de l’album dans les forums de The Comatorium. Il y aura treize pistes... (pour une durée de près de 2h50 ?!? *blague*) . Il semblerait que le groupe ait profité de cette nouvelle réalisation pour naviguer en contrées musicales inconnues (hip hop, folk, doom death metal ??? *blague bis*).
Bientôt nous saurons ce que nous réserve les treize morceaux deNoctourniquet :
- The Whip Hand
- Aegis
- Dyslexicion
- Empty Vessels Make the Loudest Sound
- The Malkin Jewel
- Lapochka
- In Absentia
- Imago
- Molochwalker
- Trinkets Pale of Moon
- Vedamalady
- Noctourniquet
- Zed and Two Naughts
En écoute le premier extrait : "The Malkin Jewel" (que j’aime énormément !)

Gabriel and The Hounds en extraits.

JPEG - 88.6 ko
photo by Elise Rasmussen
Vivement le printemps, les parcs fleuris et les garçons qui font la sieste à l’ombre des arbres !

Saviez-vous qu’en plus de poser divinement couché dans l’herbe, un peu de soleil sur le visage, la main délicatement posée sur le ventre... Gabriel Levine est aussi un artiste ? Il est l’homme derrière le projet solo Gabriel and The Hounds dont le premier album, Kiss Full of Teeth, sortira le 28 février prochain chez Ernest Jenning Record Co. / The Orchard.
Gabriel est surtout connu pour être le leader de la formation américaineTakka Takka (On évitera les blagues Carambar du style "si tu connais pas, t’as qu’à Takka connaître."). C’est en "solitaire" que le charmant garçon s’essaye désormais. Pour ce premier album il n’est pas si seul finalement puisqu’un certain nombre de musiciens d’orchestre l’accompagne. Les deux extraits diffusés sont plutôt convaincants. Les premiers retours concernant l’écoute intégrale de Kiss Full of Teeth par quelques privilégiés américains sont des plus élogieux. Je valide déjà les mélodies délicatement rock, les orchestrations et la voix de Gabriel.



lundi 13 février 2012

Michel Cloup (duo) - Stimultania, Strasbourg (12/02/2012)


Nul besoin de revenir sur l’appréhension émotionnelle qui accompagnait mon impatience de retrouver Michel Cloup en concert. Ce dimanche, à l’invitation de Hiéro ColmarMichel était venu, avec son acolyte d’Experience,Patrice Cartier, présenter au public strasbourgeois son album solo Notre Silence. Un album à forte charge émotive pour une soirée qui le restera à bien des niveaux avec un après concert des plus particuliers (merci Pierre).
Dans la galerie Stimultania où pour quelques heures encore se trouvaient accrochées les photographies d’Algérie de Pierre Bourdieu, à l’endroit même où mes gamins d’école s’affairaient 48h plus tôt à réaliser des carnets de voyage,Michel Cloup et Patrice (la partie "duo" de l’aventure) avaient posé leurs instruments. Une soixantaine de personnes avait fait le bon choix d’affronter le froid pour venir se réchauffer cette fin de journée dominicale dans l’atmosphère toujours conviviale du Stimultania. Mélange de générations entre les quadras et plus, "Diabolo-nostalgiques", les trentenaires qui vibraient au son d’Experience et quelques plus jeunes ou autres curieux venus découvrir l’artiste ou le projet solo de Michel dont les nombreux retours élogieux impressionnent même le toulousain.
L’album est grave et la crainte de passer une soirée émouvante certes mais affectivement pesante est bien réelle. Une angoisse bien vite oubliée par les premiers mots prononcés par Michel Cloup, il évoque la perte, la tristesse qui ont inspiré ses morceaux mais assure qu’il ne va pas proposer quelque chose de triste. Avec ses mots, tout aussi justes que les paroles de son album, il nous convie à son voyage. La tension guitare-batterie surpasse les propos auxquels on s’accroche beaucoup moins que lors d’écoutes personnelles. Entre chaque titre les phrases de Michel se veulent légères tout en gardant un caractère grave, il explique le cheminement du voyage morceau après morceau (et moi-même je comprends enfin la signification véritable d’ "Un film américain" qui m’avait jusqu’alors échappé). En même temps il nous laisse la possibilité de nous approprier chacun de ses morceaux avec nos propres expériences liées à la perte, au chagrin ou toutes ces petites réjouissances de vie. Au delà d’une simple présentation live des pistes de Notre silence, le duo propose des moments aux sonorités expérimentales intenses presque aussi douloureuses que les paroles que Michel nous a assénées pendant plus d’une bonne heure. C’est la fin du set lié à l’album avec cette idée tellement réjouissante que la fin aussi cruelle soit-elle, on a toujours moyen de la transformer dans notre cœur et notre âme.
La fin justement, elle n’est pas tout à fait pour maintenant. Michel Cloup reviendra et offrira deux beaux cadeaux au public encore présent. En véritable solitaire il s’essayera à un morceau inédit. La thématique semble au premier abord nettement plus joyeuse puisqu’il s’agit presque d’une magnifique déclaration d’amour à la femme qui partage sa longue vie de couple (et sans doute tortueuse) mais pour laquelle Michel ne cesse de répéter "nous vieillirons ensemble" (ou quelque chose de ce genre, fichue mauvaise mémoire !). Plus réjouissant ou peut-être pas pour ceux et celles qui ont perdu la foi dans l’utopie du couple qui dure. Quoi qu’il en soit ce morceau, tout comme ceux de Notre Silence, mêle paroles intenses et mélodies puissantes. Pour clore de manière encore plus magique une soirée qui restera inoubliable c’est un retour aux sources avec une reprise d’un titre de Diabologum [que je n’aurais jamais cru possible il y a encore 6 ans tant évoquer LE GROUPE dont on devait taire le nom sur un certain forum semblait donner de l’urticaire à un Michel qui se nommait KoolMike - bises nostalgiques à mes ex-compagnons de l’Exp(army) ;) ]. Nous étions quelques-uns sourire bêta, larme à l’œil, près de 15 ans de moins au compteur à ne perdre aucune seconde de ces paroles extraites d’un #3 album mythique & hymne intemporel.

dimanche 12 février 2012

Hermetic Delight - Universe Like Thousands of Red Alternatives



Album sorti en octobre 2011 disponible via Bandcamp + achat lors des concerts
S’il me fallait encore prouver mon amour pour les Hermetic Delight c’est par une preuve statistique et absolument pas romantique que je pourrais m’y atteler. A en croire mon profil LastFm
c’est plus de 280 fois que du Hermetic Delight aura pénétré mes oreilles lemois écoulé. Et ce n’est pas fini. C’est dire si je suis accro aux morceaux d’Universe Like Thousands of Red Alternatives -"Il n’y pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour."- CQFD. Il ne faudrait pas voir dans cette récente écoute frénétique une passade ou un enthousiasme éphémère. Mon histoire avec lesHermetic Delight date d’octobre 2010 : une rencontre coup de foudre avec une atmosphère musicale évocatrice d’un passé radieux (Ahhhh *sourire béat* ces envolées de guitares et cette basse entêtante !) et deux présences scéniques féminines époustouflantes aussi bien au chant qu’à la batterie. Comme la fidélité me guide : au gré des mois écoulés, quand ma disponibilité le permettait, j’ai suivi de près concerts et actualités liées au quintet. Cela m’a permis d’une part de constater l’attachement constant que je porte au groupe, ses membres, ses morceaux, ses concerts (+ou- convaincants) mais aussi d’observer le public de fidèles qui suit les Hermetic Delight depuis leur début.
Universe Like Thousands of Red Alternatives a tout de l’EP prometteur. On y trouve quelques morceaux aux propriétés tubesques indéniables, ceux-là même qui restent bloqués des
jours
semaines mois durant dans nos petits crânes ("Pilgrim at The Door" ou "The Alchemist"). Pour ceux qui se régalent de combos basse /guitare dévastateurs il faut porter l’écoute du côté d’"U.L.T.R.A.". Les plus sensibles aux ambiances pesantes trouveront du plaisir avec des titres proches d’un rock pop sombre ("Atone"). Six morceaux seulement sur cet EP pour découvrir une richesse et un potentiel qui sautent aux oreilles dès les premières écoutes.
C’est une année 2012 riche en promesses et concrétisations qui s’offre au groupe avec déjà leur arrivée au sein du sympathique micro-label strasbourgeoisCollectif Kim et quelques dates de concert en tant que groupe découverteTremplin Décibulles et Scènes d’Ici lors du festival Artefact 2012)

En écoute :


En images qui bougent du discret et talentueux Olivier Ramberti :


En live épileptique :

jeudi 9 février 2012

Oh oh ! J’ai cru voir un Mark Lanegan sur KCRW !


Il m’aura fallu écouter Blues Funeral pour tomber enfin en amour avec Mark Lanegan et devenir presque autant groupie que mon jeune ami Jocelyn (un grand bonhomme souvent barbu qu’on croise à Colmar (surtout) et Strasbourg (parfois) indice de référence en terme d’adoration du ténébreux américain). C’est une attirance sans doute refoulée depuis des années qui explose aujourd’hui au grand jour. Titillée à l’époque des collaborations avec Queens Of The Stone Age, intriguée du temps des duos avec Isobel Campbell, il y a toujours eu un petit quelque chose pour me faire revenir encore et encore vers ce rescapé du grunge comme le définit si bien Stéphane Davet dans l’article duMonde (lien ci-dessous). Forcément quand hier, au détour d’un tweet de label, on apprend que là tout de suite maintenant il y a la Bête en écoute et filmée en direct de la radio de Los Angeles KCRW, au diable les occupations du moment et c’est quasiment une heure durant qu’on se laisse bercer et séduire par un Mark Lanegan aux talents irrésistibles.

Une vidéo d’un morceau (pour ceux qui n’ont pas eu ma chance de suivre tout cela en direct... niark niark) :





A lire sur le site du Monde : Mark Lanegan, rescapé de la culture

mercredi 8 février 2012

Regal - Mudd Club, Strasbourg (06/02/2012)

Photo Lomography Corporation

C’est dans un Mudd Club toujours aussi chaleureux (ce qui n’était pas pour déplaire à tous les frigorifiés de la capitale alsacienne) que beaucoup s’étaient donnés rendez-vous pour le concert des jeunes lyonnais de Regal.
Après une mise en bouche aux sonorités un peu particulières (J’ai vraiment du mal à trouver un autre qualificatif.) proposée par Ventre de Biche, ce fut au tour des quatre garçons du groupe Regal de prendre place dans le coin droit adjacent du Poteau de fond de cave. Un peu brouillons par moment, avec un démarrage quelque peu laborieux, les membres de Regal sont parvenus malgré tout à animer avec fougue le Mudd Club au moyen d’un set composé de quelques très bons morceaux. C’est un rock parfois pop aux teintes garage sixties plutôt réjouissant et charmant que les jeunes hommes ont délivré de manière plus ou moins assurée. Le public trépignait gentiment et prenait plaisir à suivre les performances musicales de Regal même si certains sont , semble-t-il, restés un peu sur leur faim.

dimanche 5 février 2012

Papier Tigre - Recreation




sortie prévue le 1er mars 2012 chez Africantape & Murailles Music

Pré-ventes LP & Pré-ventes CD

Ha les jolies colonies de vacances !! Après s’être essayé aux relations à quatre au sein de La Colonie de vacances avec leurs amis de Pneu, Marvin etElectric Electric, le trio nantais Papier Tigre s’apprête à sortir son 3ème album : Recreation. Pour l’occasion les trois garçons ont rejoint la cour des grands en collaborant avec John Congleton (Explosions in the Sky, The Roots, Bill Callahan, The pAper chAse...). Tout en gardant la force brute et furieuse d’enregistrement en condition live, c’est une production ingénieuse qui apporte aux dix morceaux de Recreation toute leur singularité. L’ensemble oscille entre une rage punk tour à tour cadenassée ou explosive, un rock noisy faisant place par moment à un son nettement plus feutré sur des ambiances jamais très éloignées d’un math rock revigorant. Une écoute parfaite aux vertus dynamisantes.




Blog officiel de Papier Tigre

C’est lundi, c’est Regal!

C’est lundi, il fait froid et ce soir c’est Regal au Mudd Club (Strasbourg) Toute l’info est 
Il faudra y être.
- Parce que le flyer est rouge et le rouge ça réchauffe.
- Parce qu’ils sont lyonnais et le Lyonnais est sympa.
- Parce que tous plein de copains seront là.
- Parce que ce morceau est génial :

- Parce que celui-ci est tout aussi chouette :

- Parce que cette vidéo donne trop envie :


-Parce que tout l’album se dévore là :


-Parce que c’est lundi soir et voilà !

mercredi 1 février 2012

Michel Cloup (duo) - Notre silence


Album sorti le 5 septembre 2011 disponible ICI

Pour réussir une rencontre avec un disque c’est un peu comme dans toute sorte de rencontres, il n’y a pas que les protagonistes qui comptent mais aussi le moment où celle-ci s’opère. Cela fait de nombreux mois que je possède Notre silence, dernière réalisation de Michel Cloup (en format duo avec son acolyte Patrice Cartier), pourtant ce n’est que depuis quelques jours que je peux me lancer dans des écoutes relativement sereines de l’album. Avant cela il était nécessaire que je fasse mon propre deuil. Un deuil similaire à celui qui inspira à Michel Cloup cet album poignant. Au risque de radoter, ceux qui me suivent depuis longtemps connaissent l’attachement très fort que je porte à l’artiste et l’homme que j’ai eu la chance de croiser quelques fois et dont les différentes expériences musicales accompagnent mon existence depuis plus de seize ans. Ce fut d’abord découvrir Diabologum à 2 quand on a 20 ans et des poussières, écouter en boucle Aujourd’hui, maintenant d’Experience et son morceau éponyme lors de nos premières remises en question ("...regarde on est vivant !... il y a tant de choses que nous n’avons pas vues, tant de choses que nous n’avons pas encore vécues ensemble ou séparément..." Nous on a choisi le séparément !). Puis il y eut les errances étonnantes avec notamment Panti Will et surtout The Overnight Project. Enfin, c’est ces dernières années une participation au projet génial porté par le compagnon d’Experience, Francisco Esteves : la formation toulousaine texane des rockeurs rappeurs de Binary Audio Misfits.
Autant dire que Michel n’est pas du genre à se morfondre et c’est finalement logique qu’il y ait eu de nouveau un besoin de revenir à une forme d’expression solitaire comme du temps de Peter Parker Experience (époque Diabologum). Solitaire, solitaire... Plus précisément c’est en duo que Michel se produit épaulé par son autre compère d’Experience : Patrice Cartier.

La force de Notre silence tient dans l’universalité des sentiments que nous fait partager Michel avec son phrasé singulier porté par quelques accords électriques. Ce peut être la colère, la souffrance suite à un deuil, une séparation ou toutes autres épreuves que nos fichues vies nous "offrent". Michel Cloup sait trouver les mots qui parlent avec justesse de son histoire mais aussi de nos histoires. Déjà avec le morceau "Le cercle parfait" sorti en novembre 2010 se posaient ces questionnements obsédants sur nos parcours de vie, notre place dans l’intimité de la famille (entre mari-femme, mère-fille, père-fils...). Notre destin qu’on souhaiterait idéal et parfait et qui finalement ne le sera jamais. Un morceau comme "Plusieurs fois cet après-midi" décrit avec authenticité ces moments de nostalgie extrême qui nous submergent lorsque l’on réalise qu’irrémédiablement certains instants de vie ne se reproduiront jamais. Je trouve courageux de mettre en mots et en musique des émotions fortes et difficiles qu’on a plutôt tendance à vouloir occulter pour se réfugier dans un déni plus confortable. Michel Cloup use de beaucoup de délicatesse pour évoquer avec cet album bouleversant des sensations éprouvantes qui parcourent nos épisodes de vies et nous construisent pour d’autres existences. Il faut prendre le temps et écouter le silence, ce silence... Notre silence.